Quatre ans après avoir inspiré à des millions d'Américains les plus grands espoirs, Barack Obama a tenté hier soir à Charlotte de regagner la faveur des électeurs déçus, désillusionnés ou indécis en les appelant à la patience et à l'optimisme.

«Je n'ai jamais été aussi optimiste au sujet de l'Amérique», a déclaré le président sortant à la fin de son discours à la convention démocrate. «Pas parce que je pense que j'ai toutes les réponses. Pas parce que je suis naïf au sujet de l'ampleur de nos défis. Je suis optimiste à cause de vous», a-t-il ajouté avant d'évoquer les exploits d'Américains ordinaires.

À la fin d'un mandat marqué par des succès et des échecs notoires, Barack Obama a énoncé un ensemble d'objectifs pour «résoudre des problèmes qui se sont accumulés depuis des décennies». Il a notamment promis de créer un million d'emplois manufacturiers d'ici 2016, de doubler les exportations du pays d'ici 2014 et de réduire les déficits par plus de 4000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années.

«Amérique, sache que nos problèmes peuvent être résolus, a-t-il dit. Nos défis peuvent être relevés. Le chemin que nous offrons est peut-être difficile, mais il mène à un endroit meilleur.»

Accueilli par un tonnerre d'applaudissements sur la scène du Time Warner Cable Arena, Barack Obama a défini l'élection présidentielle du 6 novembre comme «un choix entre deux visions fondamentalement différentes de l'avenir».

«Quand vous prendrez votre bulletin de vote, vous aurez à faire un choix qui n'aura jamais été aussi clair en cette génération, a-t-il dit. Au cours des prochaines années, de grandes décisions seront prises à Washington sur l'emploi et l'économie, les impôts et les déficits, l'énergie et l'éducation, la guerre et la paix - des décisions qui auront un impact énorme sur vos vies et la vie de vos enfants sur plusieurs décennies à venir.»

Le président a pris la parole au lendemain d'une performance magistrale de Bill Clinton. Dans la première partie de son discours, il a adopté un ton sobre, demandant aux électeurs de la patience.

«Je ne prétendrai pas que le chemin que j'offre est rapide ou facile, a dit Barack Obama. Je ne l'ai jamais fait. Vous ne m'avez pas élu pour que je vous dise ce que vous vouliez entendre. Vous m'avez élu pour que je vous dise la vérité. Et la vérité est que cela prendra plus que quelques années pour que nous puissions résoudre les problèmes qui se sont accumulés pendant des décennies.»

Barack Obama a dénoncé les propositions de Mitt Romney et de Paul Ryan pour relancer l'économie. Il a notamment ironisé sur leur politique de réclamer des réductions d'impôts en tout temps.

«Vous avez un surplus? Essayez une baisse d'impôts. Le déficit est trop élevé. Essayez-en une autre. Vous pensez avoir un rhume? Prenez deux baisses d'impôts, éliminez quelques réglementations et rappelez-nous demain matin!» s'est-il exclamé.

Il a également critiqué le manque d'expérience de Mitt Romney en matière de politique étrangère.

«Vous n'êtes pas prêts pour la diplomatie avec Pékin si vous ne pouvez pas visiter les Jeux olympiques sans insulter notre plus proche allié», a-t-il dit.