Si un jour vous rencontrez Omar Narvaez et vous souhaitez le mettre de bonne humeur, rien de plus simple. Posez-lui une question sur l'étoile montante du Parti démocrate, Julian Castro.

Il souriait jusqu'aux oreilles, hier, quand on lui a demandé son avis sur le discours que prononcera aujourd'hui Julian Castro dans le cadre de la première journée de la convention.

«Il suit les traces de Barack Obama», a lancé avec enthousiasme ce militant démocrate latino, originaire du Texas, rencontré au centre-ville de Charlotte.

«Ce serait très excitant de pouvoir un jour participer à sa campagne à la présidence!», a-t-il ajouté.

Julian Castro n'est certainement pas sur le point de se lancer dans la course à la Maison-Blanche. En revanche, l'histoire de ce jeune maire de la ville de San Antonio (au Texas) rappelle bel et bien celle de Barack Obama. Certains affirment déjà qu'il pourrait un jour devenir le premier président latino.

Illustre inconnu pour la grande majorité des Américains, ce politicien texan prononcera ce qu'on appelle le discours-clé de la convention (keynote speech). C'est grâce à cette allocution, en 2004, que Barack Obama a fait une entrée fracassante sur la scène politique nationale américaine.

«Il transpire la confiance et l'empathie. Il se préoccupe des gens et ça paraît», a affirmé Becky Moeller, une Texane qui est elle aussi à Charlotte dans le cadre de la convention.

Cette syndicaliste a fait campagne avec Julian Castro lorsqu'il s'est présenté à la mairie de San Antonio. Elle ne serait pas surprise si un jour il devenait président américain. «Ce serait formidable d'avoir un président latino!»

Parcours improbable

Âgé de 37 ans, le politicien texan a eu, comme Barack Obama, un parcours improbable. Il avait 8 ans quand son père a quitté le domicile familial. Comme son frère jumeau, Joaquin, il a été élevé par sa mère et sa grand-mère, qui tiraient alors le diable par la queue.

Brillants, les deux frères ont pu décrocher des bourses pour étudier dans de prestigieuses universités. D'abord les sciences politiques à Stanford, en Californie. Ensuite le droit à Harvard, au Massachusetts.

En somme, Julian Castro personnifie le rêve américain. Ce qu'il ne manquera pas de souligner dans son discours.

C'est son frère qui l'introduira sur scène. Joaquin Castro aura aussi besoin de ce bref séjour sous les feux de la rampe. Il a aussi la politique dans le sang et tentera de se faire élire au Congrès américain en novembre. Pour les deux hommes, la soirée sera donc cruciale.

Cela dit, Julian Castro «n'a pas l'éloquence de Barack Obama», prévient Omar Narvaez, comme s'il voulait éviter qu'on mette la barre trop haute au sujet du maire de San Antonio. «Du moins, pas encore...»