Jeux d'enfants, danseurs, musiciens des rues et innombrables vendeurs de souvenirs, la ville de Charlotte a fait la fête lundi, à la veille de la convention des démocrates américains, façon joyeuse de mobiliser les électeurs pour l'élection présidentielle de novembre.

Quand les républicains avaient barricadé tout le centre de Tampa, en Floride, pour leur convention la semaine dernière, celui de Charlotte a été envahi par des milliers d'Américains venus souvent en famille profiter du lundi férié de la fête du Travail et humer l'air démocrate ambiant, à deux pas du Time Warner Cable Arena où a lieu la convention.

Au carrefour de Tryon Street et du boulevard Martin Luther King Jr, des enfants s'essaient à un mur d'escalade. Plus loin, dans le «village de l'avenir», d'autres suivent les mains dans la farine le «cours de pizza», que leur donne Zach Current, 36 ans, en leur expliquant les bienfaits des tomates, des épinards et des oignons.

Sur son stand installé sur Tryon Street, Patricia Duncan, écoule son livre sur Barack Obama, A Defining Moment, qui reprend ses grands discours et raconte «son voyage historique» jusqu'à la Maison-Blanche.

«La lutte va être serrée», dit-elle à l'AFP en signant des autographes. «Il faut que les gens se mobilisent et aillent voter. Obama ne peut pas faire ça tout seul, mais nous avons besoin de quatre années de plus pour qu'il finisse ce qu'il a commencé».

L'abstention est l'un des soucis des démocrates, et de nombreux bénévoles interpellent les passants, souvent couverts de badges à la gloire d'Obama.

«Allez-vous voter» le 6 novembre?

Un portait en pied de Barack Obama, un collier de fleurs autour du cou, permet à chacun d'être photographié avec le président. Il répète ce même message -- qui sera visible sur la photo --, tout comme des bracelets «je promets de voter», vendus sur le stand d'à côté.

Il fait près de 30 degrés, il fait lourd, et les distributions d'éventails vont bon train, tous avec leur message politique, pro-avortement, ou défendant le droit à la santé. Les retraités sont là aussi, pour dénoncer les menaces républicaines contre le medicare (assurance maladie des personnes âgées).

Tout l'après-midi, des groupes se succèdent sur deux scènes en plein air, à proximité immédiate du centre des conventions. Chorale de gospell, salsa et rumba, la diversité est à l'honneur. La foule est ravie, danse, tape dans les mains.

Et même la pluie torrentielle qui en fin d'après-midi s'abat sur la ville, n'arrive pas à complètement gâcher la fête, alors que 10 000 personnes sont réunies pour écouter l'acteur et chanteur Jeff Bridges et l'enfant du pays, le chanteur James Taylor.

Beaucoup battent en retraite. Une myriade de parapluies s'ouvre un peu partout. Mais d'autres restent assis sur le trottoir, et tant pis pour la pluie.

«Nous ne laisserons pas la pluie nous décourager. Nous avons à coeur une mission», déclare Taylor, avant d'entamer l'un de ses tubes.

Une rue plus loin, Richard Otterbourg, un retraité, a préféré plier boutique.

Il essayait, sans grand succès, de vendre des éditions originales du Washington Post, datées du 20 janvier 2009, date de l'inauguration du président Obama.

Photo: Reuters

Jeff Bridges