Barack Obama a soigné son image de défenseur de la classe moyenne lundi en passant la fête du Travail américaine auprès d'ouvriers de l'Ohio, avant d'aller inspecter les dégâts de l'ouragan Isaac à la veille de l'ouverture de la convention démocrate.



M. Obama a choisi l'Ohio, l'État le plus crucial en vue de la présidentielle du 6 novembre, pour haranguer un public acquis à sa cause et décocher des flèches à son adversaire Mitt Romney.

M. Romney «a dit qu'il serait l'entraîneur qui ferait triompher les États-Unis», a rappelé M. Obama devant des ouvriers de Toledo, ville qui abrite notamment une usine du groupe Chrysler. «Mais le problème est que tout le monde connaît déjà sa stratégie», a-t-il raillé.

«Lors de la première période, il augmente les impôts de près de 2000 dollars en moyenne sur les foyers avec enfants, pour pouvoir donner des cadeaux fiscaux massifs aux multimillionnaires», s'est écrié le président.

Et lors de la dernière période, «il veut une apothéose: mettre fin à (l'assurance maladie pour les personnes âgées) Medicare et le remplacer par un système de coupons» plafonnant les dépenses, a encore dit M. Obama.

M. Obama devait initialement passer toute la journée dans l'Ohio, État où une défaite de M. Romney rendrait très difficile pour les républicains de reconquérir la Maison-Blanche. Les électeurs y sont donc particulièrement courtisés par les deux camps.

Crochet avant la convention

Mais il a repris son costume de président en se rendant dans l'après-midi en Louisiane pour inspecter les dégâts de l'ouragan Isaac qui a touché la région la semaine dernière.

A LaPlace, une zone sinistrée à 50 km à l'ouest de La Nouvelle-Orléans, M. Obama a rencontré des responsables locaux, dont le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal pour faire le point de la situation.

M. Romney, à peine investi par la convention de son parti à Tampa, en Floride, s'était rendu dès vendredi en Louisiane. Le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, a affirmé lundi que «la façon dont nous réagissons aux catastrophes doit être apolitique».

Il a toutefois assuré que le colistier de M. Romney, Paul Ryan, avait tenté de «supprimer (au Congrès) des fonds utilisés afins d'aider les Américains quand ils sont touchés par des catastrophes naturelles», une assertion ensuite rejetée avec force par un porte-parole du parlementaire.

Après un crochet mardi par la Virginie, encore un État potentiellement décisif, M. Obama est attendu mercredi à Charlotte, en Caroline du Nord, où s'ouvrait mardi pour trois jours la convention démocrate qui l'investira formellement en tant que candidat à sa succession.

Déjà présents par milliers sur place, les délégués, militants et volontaires démocrates ont profité de la fête du Travail, un jour marquant la fin des vacances d'été des Américains, pour organiser des festivités dans les rues de la ville, où le dispositif de sécurité était imposant, en particulier autour du Time Warner Cable Arena.

C'est dans ce complexe de 15 000 places que se déroulent les débats de la grand-messe démocrate, à commencer par l'intervention mardi soir de la première dame Michelle Obama. L'ancien président Bill Clinton, charismatique et toujours populaire, doit y prononcer un discours mercredi soir.

Le point d'orgue de la manifestation se déroulera jeudi avec le discours d'investiture de M. Obama prévu dans un stade géant de 73 000 places. Lundi, les organisateurs ont assuré que l'événement était maintenu en l'état actuel, malgré le temps orageux sur la région. De fortes averses sont tombées sur la ville lundi en fin d'après-midi.