Le soupirant empressé de Tampa cédera sa place à l'époux menacé de Charlotte.

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En Floride, Mitt Romney a joué le rôle de ce soupirant, tentant de convaincre l'objet de ses attentions de rompre pour de bon avec l'homme qui l'a déçu après avoir fait chavirer son coeur il y a quatre ans - et de tenter sa chance avec lui.

En Caroline-du-Nord, où les démocrates tiendront leur convention du 3 au 6 septembre, Barack Obama incarnera cet époux, dont le défi sera de raviver la flamme d'un couple qui ne retrouve plus dans sa vie quotidienne la passion ayant marqué les premières heures de sa relation.

Critiqué par tous les orateurs de la convention républicaine, le président démocrate ne se contentera pas de défendre son bilan à la Maison-Blanche et de présenter sa vision pour les quatre prochaines années.

Il reviendra également sur les omissions de Mitt Romney et de son colistier Paul Ryan, qui ont maintenu un flou artistique sur les aspects les plus controversés de leur programme. Parmi ceux-ci se trouvent leurs projets de transformer le programme d'assurance maladie Medicare pour les personnes âgées et d'accorder de nouvelles baisses d'impôts aux Américains les plus fortunés.

Après le discours d'acceptation de Mitt Romney, le camp de Barack Obama a donné un aperçu des critiques qui seront formulées à Charlotte à l'endroit du candidat républicain.

«Comme pendant toute la convention républicaine, le discours de Mitt Romney a enchaîné beaucoup d'attaques personnelles et de platitudes lénifiantes, mais aucune idée concrète sur la façon de faire avancer le pays», a déclaré Jim Messina, directeur de campagne de Barack Obama, tout en déplorant le silence complet de l'ancien gouverneur du Massachusetts sur l'Afghanistan.

À Charlotte, Barack Obama dénoncera également «la toile de mensonges» tissée par les candidats républicains à la présidence et à la vice-présidence au cours de la convention de Tampa, selon un des principaux stratèges démocrates.

«Ils ont le mensonge comme stratégie de campagne», a confié David Axelrod au New York Times, faisant notamment allusion aux nombreuses déclarations trompeuses ou fausses relevées dans le discours de Paul Ryan par les vérificateurs de faits des médias américains.

Le président sortant ne sera pas seul à mener l'offensive contre le ticket Romney-Ryan à Charlotte. La deuxième soirée de la convention démocrate mettra notamment en vedette Bill Clinton, dont les politiques centristes sont souvent citées par les républicains pour dénoncer celles de Barack Obama, qui seraient trop à gauche.

Mardi, en lever de rideau, Michelle Obama retiendra également l'attention, de même que le maire de San Antonio, Julian Castro. Surnommé «l'Obama latino», le jeune élu prononcera le discours phare de la convention.

Barack Obama mettra fin à la grand-messe démocrate jeudi soir en prononçant un discours dans un stade de football pouvant accueillir 70 000 personnes. Avec un taux de chômage officiel de 8,3 % et une croissance économique poussive aux États-Unis, il devra certainement déployer des trésors d'éloquence pour recréer la magie de son discours d'acceptation à la convention de Denver en 2008.