Quatre ans plus tard, les républicains semblent de nouveau être tombés amoureux de leur candidat à la vice-présidence, une figure politique jeune, dynamique et séduisante qui leur a fait miroiter hier soir une Amérique où leurs principes conservateurs finiront par triompher sur un président «désespéré» et «à bout d'idées».

En s'adressant à la convention républicaine de Tampa, Paul Ryan n'a peut-être pas ponctué son discours de phrases aussi mémorables que celles de Sarah Palin au Minnesota en 2008. Mais le représentant du Wisconsin a vite surmonté sa nervosité et réussi à faire battre les coeurs des membres de son parti en dénonçant la gestion économique de Barack Obama, en promettant d'abroger sa réforme de la santé et en présentant l'élection présidentielle de novembre comme le «choix le plus clair possible».

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«Après quatre années passées à tourner dans tous les sens, l'Amérique a besoin d'un redressement, et l'homme pour ce job est le gouverneur Mitt Romney», a déclaré Paul Ryan, tout en se disant prêt à accepter «l'appel de ma génération à léguer à nos enfants l'Amérique qui nous a été donnée».

«Nous n'esquiverons pas les questions difficiles - nous donnerons le pas. Nous ne passerons pas quatre ans à accuser les autres - nous prendrons nos responsabilités», a-t-il ajouté.

Bien connu à Washington pour son conservatisme en matière budgétaire, Paul Ryan avait l'occasion de se présenter à un public américain qui est beaucoup moins habitué à ses idées politiques et son histoire personnelle. Le père de quatre jeunes enfants a notamment évoqué l'influence qu'avaient eue sur lui sa mère, son «modèle», et son père, mort alors qu'il n'avait que 16 ans.

«Mon père avait l'habitude de dire: ''Mon fils, tu as le choix: ou bien tu peux faire partie du problème, ou bien tu peux faire partie de la solution''. L'administration actuelle a fait ses choix. Et Mitt Romney et moi avons fait les nôtres: avant que les maths et la tendance actuelle nous ensevelissent tous, nous allons résoudre les problèmes économiques de cette nation», a dit le colistier de Mitt Romney.

Paul Ryan a dressé un véritable réquisitoire du bilan économique de Barack Obama, lui reprochant notamment d'avoir refusé d'attaquer de front le problème de la dette. Il a fait valoir que Mitt Romey et lui étaient les mieux placés pour sauvegarder le programme Medicare, l'assurance santé des personnes âgées, et relancer l'économie américaine.

«Nous avons un projet pour renforcer les classes moyennes avec l'objectif de créer 12 millions d'emplois sur les quatre prochaines années», a-t-il déclaré.

Dans un des passages de son discours le plus applaudi, Paul Ryan a dénoncé la réforme de la santé du président démocrate.

«L'Obamacare revient à plus de 2000 pages de règlements, mandats, taxes et autres qui n'ont aucune place dans un pays libre», a-t-il dit.

Pour la première fois de la semaine, les questions de sécurité nationale et de politique étrangère ont été abordées à la convention républicaine de Tampa. John McCain et Condoleezza Rice ont tous les deux profité de leur passage à la tribune pour dénoncer la gestion de Barack Obama dans ces domaines.

Le discours de l'ancienne secrétaire d'État a captivé l'attention des délégués et des militants, qui ont notamment réagi avec ferveur au récit du succès de cette fille élevée en Alabama et dont les parents l'ont convaincue qu'elle pouvait «être présidente des États-Unis» même si elle ne pouvait «pas avoir un hamburger au comptoir de Woolworth».