Ann Romney était mardi l'invitée phare de la convention républicaine à Tampa, où la femme du candidat républicain à la Maison Blanche est arrivée souriante et détendue, offrant même des petits gâteaux aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion.

«Je les ai faits ce matin, ils sont frais», leur a-t-elle dit, précisant qu'elle en tenait la recette de sa grand-mère galloise. Et d'ajouter qu'elle l'avait un peu modifiée, pour rendre les gâteaux «plus moelleux».

Mme Romney, 63 ans, devait prononcer dans la soirée l'un des discours les plus attendus de la convention républicaine, qui doit adouber Mitt Romney comme le candidat du parti à l'élection présidentielle du 6 novembre.

Autant son mari peut apparaître distant et figé, autant cette mère de cinq fils et grand-mère de 19 petits-enfants apparaît spontanée et chaleureuse.

En 2008, lorsque Mitt Romney avait été battu aux primaires républicaines, elle avait juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Mais ces derniers mois, elle est devenue l'indispensable faire-valoir de son mari, son atout coeur, très présente dans la campagne.

Avant le discours le plus important de sa vie, qui devait être suivi par des millions d'Américains à la télévision, nul ne semblait douter de sa capacité à rendre plus humain et accessible son candidat de mari, qui en a grand besoin.

Le défi n'est pourtant pas mince: selon un sondage publié mardi par CBS News, seulement 41% des Américains pensent que l'ancien homme d'affaires multimillionnaire, ancien gouverneur du Massachusetts, comprend leurs besoins. Barack Obama est loin devant, avec 54% d'opinions positives sur ce point.

43 ans de mariage

Mme Romney est «ravie d'avoir la possibilité d'ouvrir son coeur à des millions d'Américains», a déclaré sa porte-parole Sarah Haley.

Elle l'a déjà largement fait au cours de la campagne, et plus encore ces derniers jours, dans plusieurs interviews télévisées. Elle a raconté, entre sourire et larmes, ses 43 ans de mariage heureux avec Mitt Romney, leurs cinq fils, les attentions touchantes d'un époux pourtant très occupé, lors de leurs moments difficiles: son cancer du sein, une fausse couche à 40 ans ou sa sclérose en plaque diagnostiquée en 1998, mais dont elle ne souffre plus que rarement.

«J'aimerais que tout le monde puisse le voir comme je le vois... et comme il a été attentionné avec moi», a-t-elle notamment déclaré sur Fox News.

En 1994, lors de la première campagne (perdue) de son mari pour un poste au Sénat, elle avait été jugée trop naïve et superficielle.

Elle a depuis beaucoup appris.

A une démocrate qui en avril dernier l'avait épinglée pour n'avoir jamais jamais travaillé, Ann Romney avait vertement répondu sur Twitter: «J'ai choisi de rester à la maison pour élever cinq garçons. Croyez-moi, c'était beaucoup de travail».

«Elle va être formidable», a prédit Mitt Romney, ajoutant qu'il aimait «vraiment» le discours préparé par celle qui était son amour de lycée, qu'il a rencontrée quand elle avait 16 ans, et épousée quand elle en avait 19.

Avant son discours très attendu, Ann Romney semblait en tout cas formidablement résister à la pression, discutant encore dans l'avion avec les journalistes de sa réticence à utiliser un prompteur, ou de ce qu'elle allait porter pour sa grande apparition.

«La décision n'est pas encore prise», a-t-elle souri.