Mitt Romney a gagné mardi à la convention républicaine son passeport pour la présidentielle de novembre, en amont du discours très attendu de son épouse, destiné à conquérir «le coeur» du public.

Le candidat a obtenu sans surprise le seuil nécessaire des 1144 délégués (sur 2286) lors d'un décompte réalisé État par État dans l'enceinte du Tampa Bay Forum, en Floride, où se tient la convention nationale du Parti républicain. C'est l'État du New Jersey qui l'a fait basculer au-dessus de ce seuil.

En l'absence d'adversaires, l'adoubement de l'ex-gouverneur du Massachusetts ne faisait aucun doute.

Mais ce rituel parfaitement huilé, qui permet au parti de se rallier derrière le vainqueur des primaires, est crucial car il permettra à Mitt Romney, une fois l'investiture formalisée -- en principe jeudi -- de piocher dans les fonds prévus pour l'élection générale elle-même.

Le candidat et son épouse Ann Romney étaient arrivés plus tôt dans la matinée dans cette ville de Tampa encadrée par d'importantes forces de sécurité. L'éventuelle prochaine Première dame du pays devait y prononcer dans la soirée l'un des discours les plus attendus de la convention, destiné à montrer le côté plus humain de son mari, en déficit d'image auprès des Américains.

Selon des extraits du discours transmis à la presse, elle devait parler de son mariage de 43 ans avec celui qui selon elle est «l'homme dont l'Amérique a besoin».

«Cet homme ne va pas échouer, il ne nous laissera pas tomber, il va tirer l'Amérique vers le haut», devait-elle lancer devant les quelque 4400 délégués venus de tous les États-Unis.

Visiblement détendue, Ann Romney s'était offert le luxe de présenter aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion l'amenant à Tampa des petits gâteaux faits maison.

Améliorer l'image de M. Romney

Quant au candidat, initialement attendu jeudi seulement à Tampa, les spéculations allaient bon train pour savoir s'il ferait une apparition dès mardi devant la convention.

«Tout peut arriver», s'est contenté de dire un porte-parole du parti républicain.

Rompant avec une longue tradition de «trêve», M. Obama faisait quant à lui campagne mardi dans l'Iowa (centre), pas mécontent de tenter de voler la vedette à son rival républicain, les derniers sondages donnant les deux hommes au coude à coude.

Devant 6000 étudiants, le président a ironisé sur les débats de ses concurrents, affirmant que leur programme «devrait être un spectacle plutôt distrayant». «Je suis sûr qu'ils auront plein de choses adorables à dire à mon sujet», a-t-il ajouté. «Mais ce que vous n'entendrez pas de leur part, c'est un chemin vers l'avenir, qui réponde aux difficultés de notre époque».

La convention a entamé ses travaux mardi après-midi par l'hymne national et une prière à l'approche de l'ouragan Isaac qui, non content d'avoir contraint les républicains à écourter leur journée inaugurale lundi, menaçait à présent la Louisiane, hantée par le souvenir de l'ouragan Katrina en 2005.

Puis, une interminable liste d'orateurs sont venus galvaniser les délégués réunis sur le parterre du Tampa Bay Forum refait pour l'occasion aux couleurs bleu, blanc et rouge.

Soigneusement chorégraphiée, l'objectif numéro un de la convention est, à 10 semaines de la présidentielle du 6 novembre, d'améliorer l'image de Mitt Romney encore élitiste et distante dans les foyers américains.

Même si les Américains pensent que Mitt Romney serait plus à même de redresser l'économie, ils n'arrivent pas à aimer cet ex-homme d'affaires de 65 ans multimillionnaire.

Témoignages et vidéos devraient converger pour en dresser un portrait idéal, insistant sur l'homme privé, autant que sur l'homme d'affaires avisé.

Entre cotillons et envolées patriotiques, les républicains n'en auront pas moins les yeux rivés sur l'ouragan Isaac, qui pourrait encore venir perturber le bon déroulement de la convention en cas de conséquences graves.