Qu'arrive-t-il si vous vous pointez dans un parc du centre-ville de Tampa en plein mois d'août avec des blocs de glace? Ils vont fondre comme neige au soleil, bien sûr.

C'est ce que quelques centaines de manifestants ont fait hier après-midi dans le but de dénoncer le candidat républicain à la présidence, Mitt Romney. Explication? Ils avaient demandé à un sculpteur de transformer ces blocs en lettres pour former deux mots: classe moyenne.

«C'est symbolique! Ça montre que la classe moyenne est littéralement en train de fondre», lance Hariett Haywood, bénévole pour l'organisme progressiste MoveOn.Org. Elle est convaincue qu'une victoire de Mitt Romney (et de son colisiter Paul Ryan) en novembre ne ferait qu'accentuer cette tendance.

«Ils veulent offrir des réductions d'impôts de 1,6 billion sur 10 ans aux Américains les plus riches. La seule façon pour eux d'y arriver, c'est de couper dans les programmes sociaux», dénonce cette dame aux cheveux roux et aux traits fatigués.

Le rassemblement d'hier s'est plus tard transformé en manifestation dans les rues étrangement calmes du centre de la ville (les policiers y sont encore presque plus nombreux que les passants). Il s'agissait d'un avant-goût de ce qui attend les républicains au cours des prochains jours.

Les manifestants seront omniprésents. Aujourd'hui, si Isaac ne transforme pas la ville en piscine à ciel ouvert, ils devraient être plusieurs milliers à crier leur mécontentement. Et à souhaiter «4 ans de plus pour Obama», comme ils l'ont fait hier.

Les protestataires sont tous sur la même longueur d'ondes. Ils prédisent qu'avec le tandem Romney-Ryan à la Maison-Blanche, la classe moyenne écopera et les riches pourront s'enrichir davantage.

C'est ce que déplore Dmitry Martin, le souffle court parce qu'il tente tant bien que mal d'avancer d'un pas rapide en brandissant une cuillère aussi lourde qu'imposante, couleur argent, symbole de la fortune du candidat républicain.

«Bill Clinton avait dit qu'il pouvait ressentir notre douleur. Romney, lui, n'a jamais souffert. Il ne peut pas s'identifier aux problèmes des gens», soutient ce résidant de Fort Lauderdale.

Après avoir marché pendant une bonne heure, les manifestants s'arrêtent brièvement. Ils se massent près d'une clôture à quelques dizaines de mètres du Tampa Bay Times Forum, où les républicains vont investir officiellement leur candidat dans quelques jours.

Là, une marionnette géante vient les rejoindre. Il s'agit de Mitt Romney, vêtu d'un complet noir, baptisé pour l'occasion « roi du 1% «, donc des Américains les plus riches. Une image qui colle à la peau du républicain et dont il cherchera à tout prix à se défaire d'ici la fin de la semaine. Au grand dam des manifestants.