Barack Obama a accusé lundi son rival Mitt Romney d'attaques infondées sur sa politique et a défendu le ton musclé adopté par sa campagne contre son adversaire républicain à la présidentielle du 6 novembre.

Intervenant de façon impromptue dans la salle de presse de la Maison-Blanche en milieu de journée, M. Obama a en outre insisté pour que M. Romney dévoile davantage sa situation fiscale, alors que ce dernier, un ancien entrepreneur multimillionnaire, n'a jusqu'ici rendu public qu'un seul avis d'imposition.

«Vous verrez que nous pointons les différences nettes entre les candidats, mais que nous ne franchissons pas les bornes», a affirmé M. Obama, avant de s'en prendre à l'ancien gouverneur du Massachusetts pour avoir attaqué son bilan social, de façon infondée selon des vérifications parues dans les médias.

«Tous ceux qui ont examiné cela disent que ce que le gouverneur Romney affirme est complètement faux», a déclaré le président.

«Le contraste est assez net, à mon avis. Ils peuvent faire campagne comme ils le veulent, mais en vérité, on ne peut pas monter des choses de toutes pièces», a-t-il ajouté. «C'est l'une des choses que l'on apprend lorsque l'on est président des États-Unis: vous devrez rendre des comptes», selon lui.

«Je suis en paix vis-à-vis (...) de la campagne électorale que nous menons», a assuré M. Obama, cinq jours après que M. Romney l'eut accusé d'avoir recours à une campagne «uniquement centrée sur les divisions, les attaques et remplie de haine».

M. Romney s'était en particulier plaint d'une publicité diffusée à l'initiative d'un groupe soutenant M. Obama. Elle donnait la parole à un ancien employé d'une aciérie liquidée après avoir été rachetée par l'ancienne entreprise de capital-risque du candidat républicain. Cet employé, licencié, avait perdu sa couverture maladie et son épouse était ensuite morte d'un cancer.

M. Obama a affirmé ne pas croire que ce décès pouvait être imputé à M. Romney. «Comprenez bien que c'est une publicité que je n'ai pas approuvée, que je n'ai pas produite, et qui, d'après ce que je sais, n'a quasiment pas été diffusée», a-t-il dit.

Le président est aussi revenu à la charge sur la question des impôts de M. Romney, un angle d'attaque récurrent des démocrates contre l'ancien gouverneur, dont l'épouse était encore récemment titulaire d'un compte en Suisse, et dont la feuille d'impôts pour 2010 mentionne des avoirs dans des paradis fiscaux.

«Les Américains pensent que si l'on veut être président des États-Unis, il faut faire preuve de transparence au sujet de ses finances», a ajouté le président. La campagne de M. Obama fait valoir que tous les candidats à la présidence ont dévoilé l'état de leurs finances, certains sur plus d'une décennie.

«Et je ne demande pas à ce qu'il divulgue tous les détails de son bilan de santé, même si l'on fait cela aussi, normalement», a ironisé M. Obama. «Je ne pense pas que nous fassions preuve de méchanceté en vous demandant de faire ce que tous les autres candidats à la présidentielle ont fait», a-t-il ajouté à l'adresse de son adversaire.