Le candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a accusé mercredi Barack Obama, qui achève une tournée dans l'Iowa, de mener une «campagne de haine», illustrant le tour soudainement acerbe pris par la campagne électorale américaine.

Mercredi matin, au lendemain d'une journée marquée par des échanges très vifs entre les deux camps, Mitt Romney a renouvelé ses attaques contre les démocrates, les accusant sur la chaîne CBS de mener une campagne «uniquement centrée sur les divisions, les attaques et remplie de haine».

«Ma campagne se concentre sur la nécessité de remettre l'Amérique au travail et de créer une plus grande unité dans ce pays, ce qui a toujours été la source de la vitalité et de la force des États-Unis», a-t-il fait valoir, ripostant à des propos de l'équipe du président Barack Obama qui avait qualifié la veille ses arguments «d'insensés».

Mitt Romney avait déjà dénoncé mardi une «campagne de haine» des démocrates, après les déclarations du vice-président Joe Biden, qui avait lancé dans l'ancien État esclavagiste de Virginie que les propositions du candidat républicain sur les banques revenaient à «remettre des chaînes aux pieds» des Américains.

«Le président donne l'impression de vouloir juste s'accrocher au pouvoir, je crois qu'il ferait n'importe quoi pour être réélu», a affirmé mercredi M. Romney sur CBS.

Évoquant les propos de Joe Biden, l'ex-gouverneur du Massachusetts a assuré qu'ils ne faisaient «qu'enfoncer un peu plus la Maison-Blanche»: c'est «un exemple de plus de cette volonté de diviser (les gens) pour éviter de parler des vrais problèmes».

Medicare au coeur de la campagne

L'équipe Obama a de son côté réagi aux nouvelles attaques de Mitt Romney en rappelant qu'il avait lui-même remporté la bataille des primaires républicaines en partie grâce à des campagnes de publicité dénigrant ses adversaires.

«J'espère qu'il n'est pas haineux de faire remarquer que le projet de budget de Mitt ne tient pas debout», a également ironisé sur Twitter David Axelrod, proche conseiller de Barack Obama.

Au dernier jour de sa tournée dans l'Iowa, un Etat clé qu'il avait remporté en 2008, M. Obama, rejoint par sa très populaire épouse Michelle, a quant à lui attaqué son adversaire sur le programme Medicare, l'assurance-maladie pour les retraités.

Le colistier de Mitt Romney, l'élu ultra-libéral du Wisconsin Paul Ryan, défend un projet visant à remplacer le régime actuel dans certains cas par un système de bons qui permettraient aux assurés de souscrire auprès de sociétés privées d'assurance.

«Je pense qu'ils savent que leur programme n'est pas très apprécié, on le voit parce qu'ils sont assez malhonnêtes à propos de mon plan», a déclaré Barack Obama, au sujet de ses rivaux républicains, devant une foule d'environ 3.000 personnes dont beaucoup de seniors.

«J'ai renforcé le programme Medicare et fait des réformes qui ont permis à des millions de seniors d'économiser des centaines de dollars sur leurs prescriptions médicales», a-t-il ajouté.

«M. Romney et son colistier ont un programme très différent, ils veulent transformer Medicare en un système de bons», a-t-il dit en prévenant qu'un tel mode de fonctionnement ne permettrait pas de suivre la rapide augmentation des prix des médicaments.

Sa femme Michelle a également pris la parole: «Votre président sait ce que ça veut dire d'avoir une famille traversant des périodes difficiles, il sait ce que c'est de vouloir quelque chose de mieux pour vos enfants et petits-enfants. C'est pour ça que je l'aime, que je l'ai épousé».

Le débat autour de Medicare pourrait être crucial dans la campagne, en particulier dans des États qui comptent un grand nombre de retraités, comme la Floride, considérée comme un des États clés dans la course à la Maison-Blanche.