Le président américain Barack Obama faisait campagne mardi au Texas, un solide bastion républicain où il a sollicité des bailleurs de fonds en vue de la présidentielle de novembre tout en lançant des piques à son adversaire Mitt Romney.              

«Dans les quatre mois à venir, vous ne le verrez pas, parce que vous n'êtes pas considérés comme un État qui peut faire la différence, même si cela va bientôt changer», a lancé M. Obama à propos de M. Romney devant quelque 1200 personnes réunies au palais des Congrès de San Antonio, la grande ville du sud du Texas.

Le deuxième État américain le plus peuplé après la Californie est considéré comme une cause perdue par les démocrates, qui n'y ont pas été majoritaires à une présidentielle depuis Jimmy Carter. Malgré sa nette victoire en 2008 au plan national, M. Obama y avait été battu de près de 12 points par son adversaire républicain John McCain. Mais sa stratégie de réélection passe par une remobilisation des Hispaniques, qui représentent 37% de la population texane. Au plan national, 67% des électeurs hispaniques avaient choisi M. Obama il y a quatre ans.

Les participants à la réunion électorale de M. Obama à San Antonio ont chacun déboursé au moins 250 dollars pour venir l'écouter. L'une des marraines de l'événement était l'actrice de «Desperate Housewives» Eva Longoria, soutien de longue date de M. Obama.

Ce dernier a continué à égratigner M. Romney sur des thèmes familiers de ses discours depuis quelques semaines: la défense de la classe moyenne, le sauvetage de l'industrie automobile, la réforme de l'assurance-maladie, la lutte contre les délocalisations et la fin des cadeaux fiscaux pour les plus aisés.

Après une levée de fonds à San Antonio, dont le jeune maire, Julian Castro, est démocrate, le président devait ensuite se rendre à Austin, autre rare enclave démocrate d'un État dont son prédécesseur George W. Bush fut gouverneur.

Deux réunions de levées de fonds sont prévues dans la capitale administrative texane. Au total, la recette de mardi dépassera quatre millions de dollars, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres communiqués par l'équipe de campagne démocrate.

La campagne de M. Obama a pris un rythme soutenu ces derniers jours: il était vendredi et samedi en Virginie, un État qui pourrait être décisif en novembre, au même titre que l'Ohio où il s'est rendu lundi, et que la Floride où il est attendu jeudi et vendredi.

Alors que M. Obama et son adversaire républicain Mitt Romney sont engagés dans une bataille rangée à coup de publicités négatives diffusées dans ces États-clés, rassembler des fonds va s'avérer de plus en plus crucial. Or, ces deux derniers mois, M. Romney a nettement distancé le président sortant dans la course aux dollars.

En juin, l'ancien gouverneur du Massachusetts a recueilli 106,1 millions de dollars, tandis que le président n'obtenait que 71 millions.