Le prétendant républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney a de nouveau agité le spectre de la crise européenne samedi, assurant qu'une réélection de Barack Obama pousserait l'Amérique vers le modèle économique du Vieux Continent.

«Si nous restons sur la voie où sommes actuellement (avec les politiques de M. Obama, ndlr) nous allons devenir comme l'Europe, avec un gouvernement réclamant de plus en plus, promettant de plus en plus et prenant de plus en plus», a-t-il lancé devant plus de 500 personnes rassemblées dans une usine à Weatherly en Pennsylvanie.

M. Romney a entamé vendredi dans le New Hampshire une tournée électorale en car qui doit le conduire dans de petites villes de six États.

Dans son intervention, il a insisté sur «le chômage chronique» en Espagne et «le faible accroissement des salaires» en Grèce, deux nations dont les crises budgétaires seront au centre des discussions des responsables des vingt plus grandes économies mondiales (G20) qui se retrouvent au Mexique les 18 et 19 juin.

«Voilà où mènent les politiques européennes», a dit l'ancien gouverneur du Massachusetts. «Je ne pense pas que ça marche en Europe et je ne veux pas de cela ici», a-t-il ajouté. «Ce que je veux, c'est restaurer les principes qui ont fait notre grandeur», a insisté Mitt Romney.

M. Romney et d'autres responsables républicains sont en faveur de mesures d'austérité aux États-Unis pour réduire la dette du pays et rétablir l'équilibre budgétaire, à l'instar des mesures défendues en Europe par la chancelière allemande Angela Merkel.

Une aggravation de la situation en Europe et de l'euro ébranleraient probablement les marchés américains et affaiblirait davantage une croissance américaine poussive ce qui pourrait coûter sa réélection à la Maison Blanche à M. Obama.

Samedi après-midi, M. Romney a déplacé au dernier moment une étape prévue dans une station-service, s'arrêtant dans une autre station à quelques kilomètres, en raison d'une manifestation menée par l'ancien gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Ed Rendell.

Interrogé par les journalistes qui l'accompagnent sur les raisons de ce changement de programme à la dernière minute, M. Romney a ironisé en disant «avoir compris qu'un remplaçant était déjà sur place». «Nous avons de ce fait décidé de choisir un autre endroit», a-t-il ajouté.