Barack Obama veut faire de l'élection présidentielle de 2012 un choix entre «deux visions fondamentalement différentes» de l'économie, croyant que les Américains refuseront de retourner aux politiques qui ont contribué selon lui à la crise de 2008.

Son adversaire républicain probable, Mitt Romney, souhaite plutôt transformer le scrutin du 6 novembre en référendum sur la gestion économique du président sortant, qui n'a pas à son avis «engendré une reprise» digne de ce nom.

Dans des discours prononcés presque simultanément en Ohio, un des États-clés de la course à la Maison-Blanche, les deux hommes ont ainsi défini hier le message économique qui devrait dominer leur campagne respective d'ici l'élection présidentielle.

«Nous avons essayé ça», a déclaré Barack Obama en faisant allusion aux mesures préconisées par Mitt Romney et ses alliés républicains. «Leurs politiques n'ont pas fait croître l'économie, elles n'ont pas fait croître la classe moyenne, elles n'ont pas réduit notre dette.»

«Si vous voulez donner une autre chance aux politiques des années 2000, vous devriez voter pour M. Romney», a-t-il ajouté lors d'un discours à Cleveland retransmis en direct par les chaines d'information continue américaines.

En prononçant cette allocution, Barack Obama tentait de reprendre la main après un début de mois difficile marqué par les mauvais chiffres de l'emploi du 1er juin et une déclaration malhabile une semaine plus tard.. «Le secteur privé se porte bien», avait-il dit en conférence de presse.

«Il n'y aura pas de pénuries de gaffes et de controverses qui vont occuper les deux équipes de campagne et donner à la presse de quoi écrire», a dit le président avant de blaguer sur sa propre erreur de parcours: «J'ai récemment apporté ma propre contribution à ce processus.»

Mitt Romney n'a pas voulu laisser le champ libre à son adversaire Barack Obama. Il a prononcé un discours à Cincinnati quelques minutes seulement avant celui du président, accusant ni plus ni moins ce dernier d'être grand parleur mais un petit faiseur.

«Si vous examinez le bilan du président, vous y trouverez beaucoup de mots mais pas beaucoup d'actions qui créent des emplois», a-t-il déclaré.

Et l'ancien gouverneur du Massachusetts d'ajouter par la suite: «Dans ma façon de penser aux gens que je veux employer, que ce soit mon médecin ou la personne qui peindra la maison, je veux m'assurer qu'ils ont fait du bon travail la première fois. Et s'ils ne l'ont pas fait, je veux quelqu'un d'autre qui peut faire un meilleur travail.»

L'équipe qui entoure Mitt Romney avait commencé la journée en diffusant une publicité télévisée qui exploitait à fond la déclaration de Barack Obama sur la situation dans le secteur privé.

«Comment le président Obama peut-il secourir l'économie... s'il ne comprend pas qu'elle est en panne?», pouvait-on lire dans un texte défilant à l'écran.

C'est la faute de Bush!

Il faut croire que la présidence de George W. Bush a traumatisé les Américains. Pas moins de 68% d'entre eux attribuent encore à Bush la responsabilité de la situation économique actuelle aux États-Unis, selon un sondage Gallup publié hier. Seulement 52% des Américains croient que Barack Obama mérite le même blâme que son prédécesseur.