Certains républicains, dont Rick Santorum et Newt Gingrich, ne sont pas encore prêts à l'admettre, mais le démocrate de la Maison-Blanche considère la chose comme entendue: Mitt Romney sera le candidat du Grand Old Party pour l'élection présidentielle du 6 novembre.

Barack Obama a rendu public son verdict sur la course à l'investiture républicaine mardi midi, avant même que ne soient confirmées les victoires de l'ancien gouverneur du Massachusetts dans les primaires tenues ce jour-là au Wisconsin, au Maryland et dans le district de Columbia.

Dans un discours à Washington, le président a attaqué Mitt Romney nommément pour la première fois, ce qui a marqué le début d'un long combat contre le républicain qu'il croit devoir battre pour être réélu.

«L'un de mes adversaires, le gouverneur Romney, a même jugé ce budget merveilleux, un mot qu'on n'entend pas souvent quand il s'agit d'un budget», a-t-il déclaré.

Barack Obama faisait ainsi référence à l'appui de Mitt Romney au projet de budget des républicains de la Chambre des représentants. Selon le président, ce plan «est un cheval de Troie» qui vise à favoriser les riches au détriment de la classe moyenne.

«Darwinisme social»

«Sous le couvert d'un plan de réduction des déficits, il s'agit en réalité d'une tentative d'imposer une vision radicale à notre pays», a-t-il déclaré en dénonçant ce projet budgétaire, qui prévoit notamment de limiter les dépenses dans l'éducation, de faire des coupes dans les programmes sociaux et d'abaisser le taux supérieur de l'impôt sur le revenu de 35% à 25%.

«C'est du darwinisme social à peine voilé», a ajouté le président.

Quelques heures plus tard, Romney devait consolider son statut de favori républicain dans la course à la Maison-Blanche en remportant 85 des 91 délégués en jeu dans les primaires du jour. Il dispose aujourd'hui de 665 délégués, contre 278 pour Rick Santorum, 135 pour Newt Gingrich et 51 pour Ron Paul, selon l'estimation de l'Associated Press.

Il faut 1144 délégués pour décrocher l'investiture républicaine.

Santorum, plus proche rival de Romney, ne peut atteindre ce nombre dans le cadre des primaires et des caucus. Mais il ne semble pas encore avoir abandonné l'idée d'empêcher le meneur d'y arriver, un scénario qui ouvrirait la voie à une convention contestée à Tampa, à la fin du mois d'août. En attendant, il mise sur une victoire dans son État, la Pennsylvanie, pour relancer sa campagne, le 24 avril.

Mais l'ancien sénateur de Pennsylvanie fera face d'ici là à la pression de bonzes républicains et de supporteurs de Mitt Romney, qui voudraient le voir mettre fin à sa campagne.

«J'espère que Rick Santorum comprendra que le moment d'une sortie élégante est arrivé», a déclaré le sénateur d'Arizona John McCain, hier matin sur CBS.

Romney cible Obama

Le nom de Rick Santorum n'a cependant pas été prononcé par Mitt Romney lors de son discours de victoire, mardi soir à Milwaukee, ou celui qu'il a prononcé hier à Washington. Le prétendant à la présidence a réservé toutes ses critiques à Barack Obama. Il l'a notamment accusé de mener «une campagne de cache-cache» afin de dissimuler ses intentions réelles sur le budget, la politique étrangère et l'énergie, entre autres.

«Les candidats doivent être francs à propos de leurs opinions et de leurs projets», a déclaré Romney en revenant sur l'épisode de micro qui a permis à la presse d'entendre Barack Obama expliquer à son homologue russe qu'il pourrait être plus souple sur la question du bouclier antimissile après l'élection présidentielle américaine.

«Cet événement met gravement en cause sa sincérité», a-t-il ajouté.

Barack Obama entame son long combat contre le favori républicain dans une position avantageuse. Un sondage Gallup publié hier indique que le président jouit d'une avance de neuf points sur Mitt Romney auprès des indépendants, électorat-clé, dans 12 États considérés comme des champs de bataille en 2012.