L'ultraconservateur Rick Santorum a remporté samedi la primaire républicaine de Louisiane (sud), donnant un coup d'accélérateur à sa campagne face à Mitt Romney, qui reste néanmoins favori pour affronter Barack Obama en novembre.

Selon des projections diffusées par les chaînes de télévision américaines après la fermeture des bureaux de vote, l'ancien sénateur de Pennsyvlanie (est), grand défenseur des valeurs chrétiennes et familiales, a remporté 50% des suffrages, contre 26% au multimillionnaire Romney.

Il engrange ainsi un 11e État dans la course à l'investiture républicaine pour la Maison-Blanche, mais compte toujours à son actif deux fois moins de victoires que son rival modéré Mitt Romney.

Dans un courriel adressé à ses partisans dès l'annonce de sa victoire, M. Santorum a qualifié «d'historique» le scrutin de Louisiane.

«Romney a fait une campagne intensive ici en dépensant beaucoup d'argent, mais les Louisianais ne se sont pas laissés impressionner par les mensonges et la campagne négative: ils ont voté pour un authentique conservateur», a estimé M. Santorum, reprenant l'accusation de l'aile droite du parti républicain pour qui M. Romney est par trop modéré.

MM. Santorum et Romney ont largement devancé les deux autres candidats en lice, l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, qui doit se contenter de 16% des voix selon les sondages à la sortie des urnes, et l'isolationniste Ron Paul qui ne récolte que 6%.

La victoire de M. Santorum, largement anticipée par les sondages, n'est pas une surprise dans cet État conservateur du «Vieux Sud». Et M. Romney reste favori pour obtenir l'investiture de son parti lors de la convention républicaine prévue fin août à Tampa (Floride).

M. Santorum, adversaire résolu du mariage homosexuel, de l'avortement et de la contraception, est en effet considéré comme trop à droite pour espérer convaincre les électeurs centristes.

Dans un bureau de vote de La Nouvelle-Orléans, la plus grande ville de Louisiane, Betty Harper, 76 ans, disait ainsi avoir choisi M. Romney par réalisme. «On aimait bien Santorum», a-t-elle dit. «Mais récemment il est devenu trop radical», a-t-elle ajouté.

Dans la course pour désigner le candidat républicain qui affrontera le président Barack Obama à l'élection du 6 novembre, M. Romney garde une avance confortable sur ses concurrents avec plus de 560 délégués acquis lors des différentes primaires organisées État par État depuis le début de l'année, soit plus de deux fois plus que M. Santorum.

Le vainqueur sera celui qui remportera 1.144 délégués. En Louisiane, 46 délégués étaient en jeu.

La primaire républicaine traîne en longueur, aucun des candidats ne parvenant à susciter un consensus au sein d'un parti profondément divisé, pour le plus grand plaisir des démocrates de Barack Obama.

Mais M. Santorum a déclaré jeudi que si le choix des républicains devait porter sur M. Romney, «nous ferions aussi bien de garder ce que nous avons», à savoir Barack Obama. Il a dû faire machine arrière, car M. Romney s'est immédiatement emparé de l'argument en disant qu'il était «déçu» que Rick Santorum «préfère avoir Barack Obama comme président plutôt qu'un républicain».

Les prochains scrutins, qui devraient être plus favorables à M. Romney, sont prévus le 3 avril dans le Wisconsin (nord), le Maryland (est) et à Washington.

Ensuite le 24, ce sera la Pennsylvanie, où M. Santorum, qui en était sénateur, a des chances de l'emporter. Mais le même jour, les États de New York, Connecticut, Delaware et Rhode Island voteront aussi, et M. Romney semble le mieux placé pour en rafler la majorité des délégués.