Les candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre comptent sur le «Super Mardi», qui verra 10 États mettre en jeu plus de 400 délégués, pour reprendre de l'élan dans une course acharnée au sein d'un parti plus divisé que jamais.

D'un côté, le modéré Mitt Romney peine à convaincre la base conservatrice, et de l'autre, le chrétien ultraconservateur Rick Santorum se présente comme une solution de rechange plus musclée.

Après le scrutin remporté samedi dans l'État de Washington par Mitt Romney, le duel entre les deux hommes de tête pour devenir le candidat qui affrontera Barack Obama en novembre se poursuivra mardi.

Le «Super Mardi», avec ses 10 États et plus de 400 délégués à la clé --sur les 1144 nécessaires pour décrocher l'investiture--, est un enjeu sérieux pour les candidats.

Parmi ces États, la Géorgie et ses 76 délégués, l'Ohio (66 délégués) et le Tennessee (58 délégués) sont les plus importants.

Avant sa victoire de samedi, Mitt Romney s'était sorti d'un mauvais pas mardi dernier en remportant --avec une faible marge sur Rick Santorum-- le scrutin dans son État natal du Michigan. Une défaite dans l'État où il a passé sa jeunesse et où son père a été gouverneur aurait été un sérieux camouflet.

Mais même s'il sait qu'il devrait aussi pouvoir compter mardi sur une très large victoire dans le Massachusetts (41 délégués), dont il a été gouverneur, ces récentes victoires n'ont pas suffi à donner à M. Romney les clés de l'investiture républicaine.

Dimanche, en campagne dans le Tennessee, Rick Santorum s'est d'ailleurs dit confiant face à des journalistes. «Je pense qu'on s'en tire bien. C'est une histoire de survie, et on fait aussi bien que les autres; jusqu'à présent, on est soit premiers, soit deuxièmes dans la plupart des États (qui ont voté)», a-t-il estimé. «Je pense que ce sera un bon Super-Mardi pour nous», a-t-il assuré.

«La seule raison qui fait que le gouverneur Romney fait la course en tête dans les premiers États (à avoir voté), c'est qu'il dépense 5, 6, 7, 8, 9 fois plus que les autres», a-t-il jugé. «Ce ne sera pas le cas» s'il devait affronter Barack Obama en novembre, a-t-il pointé.

Dans l'Ohio, qui est aussi un des États-clés pour la présidentielle de novembre, le duel entre Romney et Santorum s'annonce des plus féroces.

En tant qu'ancien sénateur de l'État voisin de Pennsylvanie, Rick Santorum y est considéré comme un connaisseur des problématiques d'une région en pleine reconversion industrielle.

Selon une moyenne de sondages récents réalisée par le site RealClearPolitics, Rick Santorum y dominait son rival avec 34% des intentions de vote, contre 31,3%. Newt Gingrich était lui crédité de 15,7% des intentions de vote et Ron Paul de 12%.

Mais fort de son confortable trésor de guerre, le candidat Romney s'employait à remonter la pente en inondant les écrans de télévisions de spots, aidé d'une campagne à l'organisation bien huilée.

Dans cette bataille sans merci, les candidats exposent leurs faiblesses.

Ses critiques reprochent souvent à Mitt Romney, qui a un jour proposé à l'un de ses opposants un pari à 10 000 dollars et qui a affirmé lors d'un discours que sa femme conduisait «deux Cadillac», d'être coupé de la réalité économique du pays.

Rick Santorum, un chrétien ultraconservateur qui s'oppose farouchement à l'avortement, à la contraception et au mariage homosexuel, effraie de son côté les centristes et fait douter sur sa capacité à rassembler largement pour éventuellement battre Barack Obama en novembre.

En Géorgie, Newt Gingrich, élu de cet État pendant 20 ans, semble en mesure de s'imposer avec une avance d'une bonne dizaine de points de pourcentage sur MM. Santorum et Romney, selon RealClearPolitics.

M. Gingrich s'est d'ailleurs affirmé dimanche matin sur CNN «très confiant». «Nous allons remporter une victoire décisive» en Géorgie, a-t-il assuré.

Outre l'Ohio, la Géorgie et le Tennessee, les électeurs républicains voteront aussi mardi en Virginie, dans l'Oklahoma, le Massachusetts, l'Idaho, le Dakota du Nord, l'Alaska et le Vermont.