On le croyait mort et enterré, un peu comme Newt Gingrich avant sa victoire écrasante lors de la primaire de Caroline-du-Sud. Et pourtant, Rick Santorum a réussi à chambouler la course à l'investiture républicaine mardi en remportant la victoire dans les trois États -Minnesota, Missouri et Colorado-, qui ont tenu des scrutins ce jour-là.. Comment expliquer la tournure inattendue de cette course qui fait penser à un parcours de montagnes russes? Notre journaliste nous présente son analyse en cinq points.

1. Une gaffe coûteuse sur les «pauvres»

En remportant de façon décisive la primaire de Floride mardi dernier, Mitt Romney avait effacé plusieurs doutes soulevés par sa défaite en Caroline-du-Sud. Mais il a mis les pieds dans le plat dès le lendemain en déclarant sur CNN qu'il ne s'en faisait pas «pour les plus pauvres». Il n'a pas davantage aidé sa cause en acceptant le surlendemain à Las Vegas l'appui d'un milliardaire plus ou moins vulgaire, Donald Trump, dont la phrase la plus célèbre est You're fired. Sur le plan des relations publiques, la semaine dernière aura été un fiasco pour Romney. À noter que plusieurs conservateurs ont reproché à l'ancien gouverneur du Massachusetts sa défense du «filet social», qui lui permet de ne pas trop s'en faire pour les plus pauvres. Comme le lui a rappelé l'animateur de radio Rush Limbaugh, un vrai conservateur devrait proposer l'élimination de ce satané filet social.

2. Des candidats peu emballants

Les républicains tiennent mordicus à évincer Barack Obama de la Maison-Blanche. Ils en font presque une obsession. Mais ils ne sont guère passionnés par les prétendants républicains à la présidence. Cela se voit dans les taux de participation aux caucus et aux primaires, qui ont chuté presque partout par rapport à 2008. Et cela contribue en particulier aux difficultés de Mitt Romney, qui n'a pas encore réussi à surmonter la méfiance des républicains les plus conservateurs. Mardi soir, ceux-ci ont préféré voter pour Rick Santorum plutôt que pour le candidat ayant vraisemblablement les meilleures chances de battre le président sortant.

3. Newt Gingrich, l'homme invisible

L'ancien président de la Chambre des représentants n'a pas mené de véritable campagne dans les États qui ont voté mardi. La journée du scrutin, il était d'ailleurs en Ohio, un des 11 États qui organiseront des primaires ou des caucus le 6 mars. Son absence aura profité à Santorum, surtout au Missouri, où le nom de Gingrich ne figurait même pas sur les bulletins de vote. Gingrich compte sur les scrutins du «super mardi» pour relancer sa campagne.

4. Une cause en or pour Rick Santorum

Les scrutins de mardi sont tombés à point nommé pour l'ancien sénateur de Pennsylvanie. Ils ont non seulement été tenus dans des États où la droite religieuse est bien représentée, mais ils ont également coïncidé avec une controverse mettant aux prises l'administration Obama et l'Église catholique, dont il est membre. Santorum a ainsi pu marquer des points auprès d'un des électorats les plus actifs en condamnant l'obligation faite aux hôpitaux, écoles et autres établissements de l'Église catholique d'inclure toutes les formes de contraception dans les plans d'assurance santé offerts à leurs employées.

5. Sur les pas de Hillary Clinton

À ce stade-ci de la course, Mitt Romney a enlevé les mêmes États que Hillary Clinton a gagnés en 2008 (New Hampshire, Floride et Nevada) et perdu les mêmes États où l'ancienne sénatrice de New York avait connu la défaite (Iowa, Caroline-du-Sud, Minnesota, Missouri et Colorado). Comme la démocrate, le républicain compte sur de solides appuis financiers ainsi que sur une organisation nationale digne de ce nom. Cela ne suffit évidemment pas pour séduire un électorat en quête de changement et hostile à l'establishment de son parti. Heureusement pour l'ancien gouverneur du Massachusetts, il n'y a pas de Barack Obama parmi ses rivaux républicains. Du moins, pas encore...

Photo diffusée par la Maison-Blanche

La Première dame Michelle Obama s'est livrée à quelques «épreuves sportives» dans la vénérable «East Room» de la Maison-Blanche, mardi, pour une émission télévisée destinée à marquer le deuxième anniversaire de son opération «Let's Move» de lutte contre l'obésité infantile.