Le favori républicain pour la course à la Maison-Blanche Mitt Romney a reconnu dans le Nevada (ouest) qu'il s'était «mal exprimé» en déclarant qu'il ne s'en faisait pas pour les pauvres, des propos qui lui ont valu une volée de bois vert de la part de ses détracteurs.

Dans une interview diffusée vendredi par la chaîne de télévision KSNV, M. Romney, un ancien homme d'affaires qui a déclaré l'an dernier des revenus de 20 millions de dollars, a corrigé les propos qu'il avait tenus deux jours plus tôt sur CNN.

«Je me suis mal exprimé. Quand on accorde je ne sais pas combien de milliers d'entretiens, il arrive qu'on se trompe et je me suis mal exprimé, c'est aussi simple que ça», a-t-il déclaré sur KSNV, une chaîne du Nevada où M. Romney est en lice samedi pour le cinquième scrutin primaire du parti républicain en vue de la présidentielle du 6 novembre.

Mercredi il avait déclaré: «Je ne m'en fais pas trop pour les plus pauvres. Dans notre pays, il existe des filets de sécurité. S'ils ont besoin d'être réparés, je m'en chargerai».

Sur KSNV, l'adversaire probable de Barack Obama a expliqué que sa priorité était «d'aider les gens à faire partie de la classe moyenne et d'étendre la classe moyenne» et entendait défendre le filet de sécurité qui protège les plus pauvres.

«Les riches s'en tirent bien mais nous devons vraiment donner la priorité aux revenus intermédiaires», a-t-il ajouté.

«Si on me tombe dessus quand je fais une erreur, que je bute sur un mot, même si je dis ensuite 'je me suis trompé, désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire', hé bien cela fait partie du jeu politique et je suis prêt à en subir les conséquences», a-t-il dit.

Son principal adversaire de la primaire républicaine, Newt Gingrich, l'avait attaqué pour ces propos, se disant «fatigué» des politiciens «qui montent les Américains les uns contre les autres». «Moi, a-t-il dit, je suis candidat pour être le président de tous les Américains et je me préoccupe de tous les Américains».

Vendredi, M. Gingrich a réitéré ses attaques. «M. Romney essaie de se remettre de sa gaffe», a-t-il déclaré devant un auditoire de militants hilares, rassemblés dans un bar de Las Vegas.

Les médias «ont fait exactement ce que (le président) Obama fera l'automne prochain, à savoir répéter inlassablement (la phrase de M. Romney) "Oh, je ne m'intéresse pas vraiment aux pauvres", ce qui n'est pas une chose très intelligente à dire quand on est très riche», a-t-il ajouté.

«Voilà un bon exemple ce qu'on ne veut pas entendre de la part d'un candidat à l'élection présidentielle», a-t-il conclu.

De son côté, le président Obama a appelé jeudi les riches à se soucier des pauvres au nom de «l'amour de Dieu» lors d'un «petit déjeuner de prière nationale».

Un sondage du Public Policy Polling (PPP) donne M. Romney largement gagnant du scrutin de samedi dans le Nevada, avec 50% des intentions de vote, devant M. Gingrich (25%), l'isolationniste Ron Paul (15%) et le traditionaliste Rick Santorum (8%).