Un scénariste hollywoodien aurait eu du mal à imaginer une journée de campagne électorale aussi fertile en rebondissements.

À 48 heures d'une primaire cruciale en Caroline-du-Sud, la course à l'investiture républicaine pour la présidence a été marquée par l'annonce d'un nouveau vainqueur des caucus d'Iowa, le retrait d'un candidat à la fois prestigieux et risible, la diffusion à la télévision d'une interview croustillante avec l'ex-femme d'un autre candidat et la tenue d'un débat sous haute tension.

Ces tournures imprévisibles ont accompagné un nouveau suspense en Caroline-du-Sud, où l'avance dont jouissait Mitt Romney a fondu au cours des derniers jours. Selon une moyenne de plusieurs sondages réalisés par le site RealClearPolitics, l'ancien gouverneur du Massachusetts récolte désormais 31,8% des intentions de contre 30,6% pour Newt Gingrich.

Il y a une semaine, le favori de la course menait par environ 10 points.

Mais Mitt Romney n'a pas seulement perdu des points dans les sondages. Il a également perdu sa très courte victoire dans l'Iowa, où il avait devancé Rick Santorum par huit voix, le 3 janvier. Après un nouveau dépouillement des votes, le Parti républicain de cet État a annoncé hier matin que l'ancien sénateur de Pennsylvanie avait reçu 29 839 suffrages contre 29 805 à l'ancien gouverneur du Massachusetts, une différence de 34 suffrages.

Pas de vainqueur

Le parti n'a cependant pas déclaré de vainqueur, invoquant son incapacité à retrouver les suffrages de huit des 1774 circonscriptions électorales d'Iowa. Rick Santorum n'a pas moins réagi en vainqueur sur Twitter après l'annonce des nouveaux résultats.

«Merci à l'Iowa pour cette victoire. J'encourage tout le monde à se joindre à notre combat en Caroline-du-Sud», a-t-il écrit.

Peu après ce rebondissement, Rick Perry a tenu une conférence de presse à Charleston, en Caroline-du-Sud, pour annoncer son retrait de la course et donner son appui à Newt Gingrich.

«Je pense que Newt est un visionnaire qui peut transformer notre pays», a déclaré le gouverneur du Texas, qui a dominé brièvement dans les sondages avant de commettre une série de gaffes épiques.

«Newt n'est pas parfait, mais qui l'est parmi nous?» a-t-il ajouté

Entrevue embarrassante

Le retrait de Rick Perry constitue une excellente nouvelle pour Newt Gingrich, qui pourrait récupérer une bonne part des votes du gouverneur texan en Caroline-du-Sud. Mais les électeurs conservateurs de cet État iront aux urnes après avoir reçu une confirmation de la nature imparfaite de l'ancien président de la Chambre des représentants.

Lors d'une entrevue diffusée hier soir sur ABC, la deuxième femme du politicien de 68 ans, Marianne Gingrich, a affirmé que celui-ci lui avait avoué un jour qu'il avait une maîtresse depuis six ans et lui avait demandé si elle acceptait qu'il poursuive cette relation avec une conseillère parlementaire qui est devenue sa troisième femme.

«Newt voulait que nous soyons un couple libre et j'ai refusé», a déclaré Marianne Gingrich.

Newt Gingrich, comme les Américains le savaient déjà, a mené cette relation adultère tout en orchestrant à la Chambre des représentants la mise en accusation de Bill Clinton pour avoir menti sous serment sur sa relation avec Monica Lewinsky.