Mitt Romney a fait un grand pas vers l'investiture républicaine pour la présidence, hier, en remportant une victoire décisive et historique lors de la primaire du New Hampshire, où il était le grand favori.

L'ancien gouverneur du Massachusetts est devenu le premier prétendant républicain à triompher lors des caucus de l'Iowa et de la primaire du New Hampshire, les deux premières étapes du marathon électoral devant mener à la sélection du candidat qui affrontera Barack Obama.

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Il a obtenu 38% des suffrages, contre 24% pour Ron Paul et 17% pour Jon Huntsman, ses deux plus sérieux rivaux dans une primaire où les indépendants ont représenté près de la moitié de l'électorat.

«Ce soir, nous avons fait l'histoire», a déclaré Mitt Romney devant des partisans euphoriques réunis à Manchester. «Ce soir, nous célébrons. Demain, nous retournons au travail.»

Entouré de sa femme et de ses cinq fils, le politicien modéré de 64 ans a commencé son discours de la victoire moins de 30 minutes après la fermeture des bureaux de vote. Sachant qu'il parlait à une heure de grande écoute, il n'a pas tardé à dresser un réquisitoire sévère contre le président Obama, lui attribuant notamment la responsabilité d'un taux de chômage élevé et d'une dette colossale.

«Aujourd'hui, nous faisons face au bilan décevant d'un président qui a échoué. Les trois dernières années ont vu beaucoup de changements, mais elles n'ont pas offert beaucoup d'espoir», a déclaré l'ancien homme d'affaires multimillionnaire en faisant allusion aux slogans de la campagne présidentielle de Barack Obama en 2008.

«Ce président s'inspire des capitales de l'Europe. Ce président met sa confiance dans le gouvernement. Nous plaçons notre confiance dans le peuple américain», a-t-il ajouté.

Tout en fustigeant le président démocrate, Mitt Romney a également dénoncé «certains républicains désespérés qui l'ont rejoint» en critiquant sa feuille de route à la tête de la société d'investissement Bain Capital. Il faisait notamment référence à Newt Ginrich et Rick Perry.

«C'est une grave erreur pour notre parti et pour notre nation, a-t-il dit. Ce pays a déjà un leader qui nous divise avec une politique amère de l'envie.»

«Victoire pour la liberté»

Newt Gingrich et Rick Santorum ont fini à égalité au quatrième rang avec 10% des suffrages. Rick Perry, qui n'avait pas fait campagne au New Hampshire, a obtenu 1% des suffrages.

Ron Paul a célébré sa deuxième place avec des partisans survoltés, revendiquant «une victoire pour la cause de la liberté» et promettant de continuer la «révolution intellectuelle» qu'il croit avoir commencée.

«Ils ne parviendront d'aucune façon à stopper notre élan», a déclaré le représentant texan en se moquant des commentateurs qui ont qualifié ses partisans et lui-même de «dangereux».

«C'est vrai que nous sommes dangereux. Nous sommes dangereux pour le statu quo», a-t-il déclaré en promettant notamment de mettre fin aux interventions militaires qui ont marqué la politique étrangère des États-Unis depuis plus de dix ans.

Paul a remporté la moitié des suffrages des électeurs âgés de 18 à 29 ans et près du tiers des votes des électeurs âgés de 30 à 44 ans. Il a obtenu un appui semblable à celui de Mitt Romney chez les électeurs indépendants.

Après avoir passé plusieurs mois à faire campagne au New Hampshire, Jon Huntman a présenté sa troisième place comme un «ticket» pour la Caroline-du-Sud, la prochaine étape de la course à l'investiture républicaine. Rick Santorum et Newt Gingrich ont également confirmé qu'ils feraient campagne dans cet État du Sud où l'électorat est beaucoup plus conservateur et religieux qu'au New Hampshire.

Les électeurs du New Hampshire n'ont pas participé à la primaire républicaine de cet État avec le même enthousiasme qu'en 2008. Environ 185 000 suffrages ont été déposés hier dans ce scrutin, contre 240 000 en 2008.