Mitt Romney a battu d'extrême justesse mardi soir le conservateur chrétien Rick Santorum dans l'Iowa, remportant le premier d'une longue série de scrutins pour désigner le candidat républicain qui affrontera Barack Obama à la présidentielle de novembre 2012.

Les deux hommes ont fini à huit voix d'écart à l'issue des «caucus» ou assemblées d'électeurs organisées dans l'Iowa, un État rural du centre du pays, qui donne traditionnellement le coup d'envoi des primaires. Au total, 122.255 électeurs républicains ont participé aux 1774 assemblées, ce qui constitue une participation record.

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Vers 2h30 locales, les résultats définitifs du premier scrutin de la présidentielle américaine, longtemps attendus en raison de cet écart de voix historiquement faible entre les deux hommes de tête, sont enfin tombés.

M. Santorum, auteur d'une remontée spectaculaire dans les sondages ces derniers jours, et Mitt Romney ont tous deux remporté 25% des voix et le conservateur atypique Ron Paul se place troisième avec 21% des voix.

Newt Gingrich a attiré 13% des bulletins, devant le Texan Rick Perry (10%) et Michele Bachmann (5%).

Après ce scrutin, tous les regards se tournent désormais vers le New Hampshire (nord-est), où le deuxième scrutin de la campagne se déroulera le 10 janvier.

Quelque temps avant l'annonce des résultats, Mitt Romney a félicité Rick Santorum pour sa «victoire», ajoutant que c'était une victoire pour lui aussi.

Sûr de lui, l'ancien homme d'affaires de 64 ans, a tourné la page de l'Iowa en se projetant déjà vers le New Hampshire. «Au New Hampshire et finissons le travail», a-t-il dit après avoir une fois de plus affirmé que le président Obama ne ferait pas plus d'un mandat.

M. Romney s'est maintenu constamment en position de favori potentiel ces derniers mois, mais n'a jamais réussi à dépasser la barre des 25% d'intentions de vote, faute d'obtenir le soutien de la base républicaine.

En 2008, lors de sa première candidature à la présidentielle, il avait déjà terminé en deuxième position dans l'Iowa, avant de s'effondrer ensuite au profit de John McCain.

En remerciant ses partisans mardi soir, M. Santorum --qui avant Noël encore se maintenait sous la barre des 10% d'intentions de vote-- a réaffirmé les valeurs morales chrétiennes sur lesquelles il fait campagne. «Ce sont les valeurs dont nous avons besoin si nous devons nous attaquer à Barack Obama et gagner cette élection et rendre à l'Amérique ses principes fondateurs», a-t-il martelé.

Rick Santorum, 53 ans, ancien sénateur de Pennsylvanie et fervent catholique, a été soutenu par certains chrétiens conservateurs, puissants dans l'Iowa. Il a fait une campagne avec peu de moyens entièrement concentrés sur cet État dont il a sillonné les 99 comtés.

Ron Paul, 76 ans, doyen de la course, pourrait quant à lui continuer à perturber le jeu, dans le New Hampshire puis en Caroline du Sud le 21 janvier, fort de son statut de troisième homme. «Nous avons réussi à réintroduire certaines idées républicaines dont nous avions besoin depuis longtemps. C'est la conviction que la liberté est une idée populaire», a triomphé Ron Paul lors d'un discours devant ses militants.

M. Paul se démarque par ses positions atypiques telles que la dépénalisation de la drogue qui séduit nombre de jeunes électeurs.

Après avoir annoncé qu'il rentrait au Texas, remettant ainsi en question sa candidature à l'investiture républicaine, Rick Perry a indiqué mercredi qu'il se maintenait dans la course, malgré son mauvais résultat de la veille.

«La prochaine étape du marathon est le Palmetto State (surnom de la Caroline du Sud, NDLR)... Caroline du Sud, nous voilà!!!», a écrit M. Perry sur son compte Twitter.

De son côté, Jon Hunstman, qui n'avait pratiquement pas fait campagne dans l'Iowa, a quand même recueilli 1% des voix. Ce modéré a réservé ses forces pour le New Hampshire.

M. Gingrich, qui a fait l'objet de vives attaques du camp Romney, a salué «le courage et l'optimisme» de M. Santorum dans un discours jugé par la presse américaine amer et agressif envers Mitt Romney.