Les candidats républicains sont fin prêts à livrer bataille dans l'Iowa, petit État rural du nord où va débuter leur long affrontement pour l'investiture à la présidentielle américaine du 6 novembre 2012.

Les électeurs de cette primaire ont en commun le désir de faire battre le président démocrate Barack Obama, candidat à sa réélection, mais sont encore loin d'être unis sur le nom du meilleur prétendant.

Les 1774 «caucus» locaux auxquels ils vont participer le 3 janvier sont des consultations atypiques, sortes de soirée-débats à l'issue desquelles chaque groupe tranche pour un seul candidat.

Le vote dans l'Iowa n'est pas le meilleur indicateur des résultats d'une course qui se poursuivra jusqu'à la convention républicaine, en août.

En 2008, John McCain, le candidat finalement désigné, n'avait obtenu que la 4e place dans l'État. Mais les «caucus» devraient au moins éclaircir les rangs, poussant plusieurs petits candidats à jeter l'éponge.

Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants dans les années 1990, possède pour l'instant une petite longueur d'avance sur ses rivaux à l'échelle nationale.

Mais dans l'Iowa, il n'est qu'en 3e position avec 17%, selon un sondage Rasmussen publié jeudi. Le milliardaire et ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est) Mitt Romney est passé en tête avec 25%.

Le candidat préféré de l'établissement républicain, et autre favori des sondages nationaux avec M. Gingrich, n'a encore jamais attiré plus de 30% des intentions de vote des républicains.

Vu comme un modéré bien qu'il ait nettement durci son discours ces derniers mois, M. Romney peine à séduire la droite du parti, traditionnellement plus motivée par les primaires. Et il est mormon, ce qui a été jugé dans le passé comme un obstacle pour séduire les chrétiens ultraconservateurs.

Ron Paul, le candidat «libertarien» opposé à toute forme d'aide ou intervention militaire à l'étranger, est 2e de l'enquête Rasmussen avec 20%.

Reste à voir si cette position résistera à la divulgation de tracts électoraux racistes envoyés en son nom il y a plusieurs décennies, et que M. Paul a désavoués.

En perte de vitesse, le gouverneur du Texas Rick Perry mise sur les conservateurs religieux de l'Iowa pour ressusciter sa campagne nationale.

Après un bon départ, il s'était enlisé avec des prestations médiocres dans les débats télévisés, révélant des lacunes qui ont fait douter de sa capacité à se mesurer à Barack Obama.

L'Iowa est enfin peut-être la dernière chance de sortir de l'ornière pour les petits candidats, tels que la représentante Michele Bachmann et l'ancien sénateur Rick Santorum. Tous deux se sont lancés dans un marathon de déplacements, n'épargnant aucun des 99 comtés de l'État.

L'ex-ambassadeur en Chine Jon Huntsman, bon dernier et sorte d'ovni centriste d'une compétition qui penche très à droite, a lui pratiquement fait l'impasse sur l'Iowa, concentrant ses efforts sur la première «vraie» élection primaire, le 7 janvier dans le New Hampshire (nord-est).

Enfin Gary Johnson, qui fut un populaire gouverneur du Nouveau-Mexique (sud), espère encore troubler la bataille. Le 28 décembre, il devrait renoncer à sa campagne pour la nomination républicaine et se lancer comme candidat indépendant «libertarien».

Face aux républicains, Barack Obama porte le poids de la crise économique et du niveau élevé du chômage.

Mais il termine 2011 en ayant forcé les républicains à accepter un compromis fiscal. Une victoire inespérée dans la cohabitation à laquelle le contraignent ses adversaires depuis qu'ils ont conquis la majorité à la Chambre des représentants fin 2010.