Newt Gingrich, actuel favori de la course républicaine à la présidentielle américaine de 2012, s'est défendu contre de vives attaques de ses concurrents samedi lors d'un débat à Des Moines, au premier rang desquels son plus sérieux rival Mitt Romney.

Quelques minutes à peine après le début du débat organisé par la chaîne ABC et le Des Moines Register, à trois semaines de la première échéance électorale, M. Romney a saisi l'occasion qui lui était offerte de souligner ses différences avec M. Gingrich.

«On peut commencer avec son idée de créer une colonie lunaire qui extraira du minerai de la lune», a-t-il dit provoquant les rires du public. Il a ensuite ajouté qu'il s'opposait à l'idée de M. Gingrich de faire travailler les enfants pauvres pour leur inculquer la valeur du travail.

M. Romney a aussi répété qu'il avait passé sa vie «dans le secteur privé» et non comme politicien à Washington, comme M. Gingrich, ce que l'Amérique profonde voit d'un mauvais oeil.

Réponse cinglante de M. Gingrich: «La seule raison pour laquelle vous n'êtes pas devenu un politicien de carrière est que vous avez perdu contre Teddy Kennedy en 1994» pour un siège au Sénat.

«Mitt Romney et les autres républicains ont infligé des coups très durs à Newt Gingrich (...) mais dans l'ensemble, il s'est défendu», a estimé Rachel Paine, professeure de sciences politiques à l'Université Drake à Des Moines, avant d'ajouter qu'aucun des deux candidats n'avait «touché de façon décisive son concurrent».

Par ailleurs, la candidate ultraconservatrice Michele Bachmann a renvoyé MM. Gingrich et Romney dos à dos pour avoir, selon elle, défendu des idées trop modérées telles que le sauvetage des grandes banques de Wall Street.

«Michele, beaucoup de ce que vous dites n'est tout simplement pas vrai. Point», a-t-il dit en réfutant un à un ses arguments.

Un peu plus tard, M. Romney a cherché à distinguer son profil de celui de M. Gingrich. «Je connais Newt Gingrich. C'est un ami. Lui et moi ne sommes pas des clones. Je vous le promets».

M. Gingrich, qui subit les critiques de la base religieuse de son parti pour ses deux divorces et son adultère reconnu, a déclaré samedi que l'infidélité était «un vrai problème» et qu'il avait «fait des erreurs».

Rick Perry en a profité pour affirmer: «j'ai toujours pensé que si vous trompez votre femme, vous tromperez votre partenaire en affaires. Donc je pense que la fidélité est importante».

En matière de politique étrangère, M. Gingrich est resté sur ses positions samedi soir après des commentaires controversés sur les Palestiniens. «Quelqu'un doit avoir le courage de dire la vérité. Ces gens sont des terroristes», a-t-il dit. Les cinq autres candidats se sont gardés d'approuver les déclarations de M. Gingrich, tout en affirmant leur soutien pour Israël.

En outre, M. Romney, richissime homme d'affaires, a peut-être commis une erreur lorsqu'il a proposé à Rick Perry un pari de 10 000 dollars pour lui prouver qu'il avait raison.

«Je ne fais pas dans le pari», lui a répondu M. Perry. L'incident a été commenté massivement sur Twitter, où les usagers se sont interrogés sur l'impact de la remarque auprès des électeurs de base qui disposent rarement d'une telle somme pour un pari.

Un autre débat aura lieu le 15 décembre à Sioux City, toujours dans l'Iowa, avant les «caucus» (assemblées d'électeurs) dans cet État clé le 3 janvier.

Ces «caucus» représentent la toute première consultation dans le long processus mené État par État, qui s'étendra jusqu'à l'été, pour désigner un candidat républicain en vue affronter le président Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre 2012.

Une moyenne de plusieurs sondages récents réalisée par le site RealClearPolitics, montre une nette domination de M. Gingrich à 33% d'intentions de vote contre 21,3% pour M. Romney sur le plan national.