La mission de 30 jours des 69 soldats canadiens déployés en Irak pour lutter contre les djihadistes de l'organisation État islamique (EI) doit prendre fin le 5 octobre, à moins que le gouvernement Harper décide de la prolonger.

Cette mission, à laquelle s'oppose le Nouveau Parti démocratique (NPD), n'a pas fait l'objet d'un vote formel à la Chambre des communes. Le premier ministre Stephen Harper affirme qu'il n'a pas à obtenir l'aval des députés étant donné que les militaires sont en Irak pour conseiller les forces irakiennes sur les mesures à prendre pour contrer la menace de l'EI et qu'il ne s'agit donc pas d'une mission de combat.

En acceptant la demande des États-Unis de participer aux efforts internationaux pour annihiler les djihadistes en Irak et en Syrie, au début du mois, alors qu'il participait au sommet de l'OTAN à Londres, le premier ministre a indiqué que la mission durerait 30 jours. Mais il n'a jamais précisé à quelle date cette mission avait commencé et quand elle prendrait fin, malgré les questions du chef du NPD, Thomas Mulcair.

C'est finalement le député James Bezan, le secrétaire parlementaire du ministre de la Défense Rob Nicholson, qui a précisé le calendrier du déploiement canadien durant une entrevue au réseau CPAC. La porte-parole du ministre Nicholson, Johanna Quinney, a aussi confirmé que la mission prendrait fin le 5 octobre, lundi soir, dans un courriel envoyé au quotidien The Ottawa Citizen.

Mulcair en colère

Aux Communes, hier, Thomas Mulcair est revenu à la charge sur cette question en demandant de nouveau au gouvernement Harper de préciser quand la mission prendrait fin.

Mais en l'absence de M. Harper, le secrétaire parlementaire du premier ministre, le député Paul Calandra, a esquivé la question. En lieu et place, il s'est servi d'une déclaration d'un militant du NPD peu favorable à Israël pour invectiver M. Mulcair sur sa position au Proche-Orient.

La tactique de M. Calandra a provoqué l'ire de Mulcair, qui a invité le président de la Chambre, Andrew Scheer, à le rappeler à l'ordre. Devant le refus du président d'intervenir, le chef du NPD a mis en doute la neutralité de M. Scheer, une accusation qui lui a valu une sanction puisqu'il s'est vu retirer le droit de poser deux questions supplémentaires.

Devant les journalistes, après les échanges aux Communes, M. Mulcair cachait mal sa colère. «Le gouvernement ne joue pas franc-jeu avec les Canadiens pour la guerre en Irak. Nous, on est le seul parti à dire non à cet engagement militaire en Irak parce qu'on n'a toujours pas eu de réponses claires, valables de la part du gouvernement et on va continuer de pousser pour avoir des réponses claires, comme avec les questions qu'on a posées aujourd'hui», a dit M. Mulcair.