Les djihadistes de l'État islamique (EI) se sont retirés de plusieurs positions dans une province de l'est syrien, qu'ils contrôlent en grande partie, en raison des menaces de frappes américaines, ont déclaré des militants mercredi.

L'EI «a commencé à vider plusieurs de ses bases et positions dans la province de Deir Ezzor» (est), dont la majeure partie est contrôlée par ce groupe extrémiste armé, a annoncé à l'AFP Abou Ossama, un militant de cette région.

Selon ce militant contacté via internet, toutes les positions connues de l'EI dans la ville d'Eshara, à quelque 60 km à l'est du chef-lieu de Deir Ezzor, ont été «fermées».

Les djihadistes ont également quitté l'ancien bâtiment du gouvernorat dans la ville de Deir Ezzor, devenue le plus important lieu d'entreposage d'armes de l'EI dans la région, a-t-il ajouté.

«Et dans la ville de Mayadine (près de la frontière irakienne, ndlr), l'EI s'est retiré de huit bases et en a laissé seulement trois ouvertes», a-t-il encore précisé.

«(Les djihadistes) sont même en train de se retirer des champs pétroliers. Les familles des djihadistes étrangers qui vivaient dans les immeubles résidentiels à coté des champs pétroliers ont été évacuées», a-t-il ajouté.

L'EI, apparu dans le conflit syrien au printemps 2013, a férocement combattu les rebelles et djihadistes rivaux cette année, les chassant de la province pétrolière de Deir Ezzor.

Le régime de Bachar al-Assad, qui combat à la fois les rebelles et l'EI, contrôle encore certains secteurs de la ville de Deir Ezzor, ainsi que l'aéroport militaire de la province.

Le retrait des djihadistes intervient alors que Washington menace d'étendre les frappes aériennes qu'il mène déjà contre l'EI en Irak.

Les États-Unis ont appelé à une coalition internationale contre l'EI, et ont affiché leur détermination à viser les «sanctuaires» du groupe en Syrie.

Selon un militant de Raqa (nord), principal bastion de l'EI en Syrie, les djihadistes y ont maintenu leurs positions.

«Les bases sont toujours en place, bien que l'EI ait retiré ses armes de certaines de ses positions», a déclaré ce militant, utilisant le pseudonyme de Fourat al-Wafaa par peur des représailles.

«Mais à l'intérieur de la ville, la présence de l'EI s'est maintenue», a-t-il déclaré à l'AFP via internet.