Londres va acheminer aux forces kurdes du «matériel militaire d'autres États contributeurs» afin de les aider à faire face à l'offensive jihadiste dans le nord de l'Irak, a annoncé mardi un porte-parole du premier ministre britannique David Cameron.

«Nous avons accepté d'acheminer aux forces kurdes du matériel militaire d'autres États contributeurs afin qu'elles puissent protéger efficacement le grand nombre de réfugiés face à l'État islamique (EI)», a indiqué le bureau du premier ministre.

Le département d'État américain avait annoncé lundi qu'il livrait des armes aux peshmergas, les combattants kurdes qui luttent contre l'EI dans le nord de l'Irak, sans détailler le type de matériel livré.

La Grande-Bretagne envoie pour sa part «un petit nombre d'hélicoptères (de transport lourd) Chinook dans la région, susceptibles d'être mis à contribution au cas où nous aurions besoin de davantage d'options sur le plan humanitaire», a indiqué le gouvernement britannique.

Le ministère de la Défense a par ailleurs confirmé le départ mardi du Royaume-Uni de chasseurs Tornado à destination de Chypre pour effectuer des missions de reconnaissance en Irak.

«Un petit nombre» de ces avions de combat a décollé mardi de la base de la Royal Air Force à Marham, dans le comté de Norfolk (sud-est de l'Angleterre), a annoncé le ministère dans un communiqué.

«Ils seront prépositionnés à Chypre, où ils seront prêts à survoler la zone de conflit dans les plus brefs délais afin de donner des renseignements essentiels aux avions-cargo» chargés de larguer de l'aide humanitaire.

Trois chasseurs ont quitté mardi la base de Marham à 14h heure locale en direction de la base d'Akrotiri à Chypre, a rapporté auparavant la BBC.

Les Tornado devraient avoir «un rôle comparable à celui qu'ils ont eu au début de l'année au Royaume-Uni pour recueillir des informations sur les régions affectées par les inondations», avait expliqué un porte-parole du ministère de la Défense.

Après un premier parachutage dimanche, la Grande-Bretagne a procédé mardi à deux nouveaux largages de vivres et de matériel de survie à destination de la minorité yazidie réfugiée dans les montagnes de Sinjar.

Ces derniers jours, David Cameron et Philip Hammond, le ministre des Affaires étrangères, ont répété à plusieurs reprises que la Grande-Bretagne ne prévoyait pas de participer aux frappes aériennes américaines en Irak.

Le premier ministre a également fait savoir qu'il ne comptait pas convoquer le Parlement en session extraordinaire, malgré les appels pressants de plusieurs députés.

Toute intervention militaire de la Grande-Bretagne, dont les dernières forces ont quitté l'Irak en 2011, doit en principe obtenir l'aval du Parlement.

Celui-ci s'était opposé à des frappes contre le régime syrien l'année dernière, un veto qui avait été considéré comme une défaite humiliante pour David Cameron, favorable à une intervention.