Des milliers de manifestants ont protesté mardi aux Etats-Unis contre les inégalités, à l'initiative du mouvement «Occupy», donnant quelquefois lieu à des accrochages violents avec la police.

En fin d'après-midi à New York, plusieurs milliers de personnes, voire des dizaines de milliers selon les organisateurs, ont effectué une marche jusqu'à Wall Street, dans une ambiance festive et sous forte surveillance policière.

Au cours de la journée, des incidents ont brièvement opposé des manifestants aux forces de l'ordre près de New York University où plusieurs personnes ont été arrêtées, a constaté un photographe de l'AFP.

Au moins cinq interpellations ont également eu lieu sur le pont de Williamsburg, entre Manhattan et Brooklyn, où marchaient quelque 200 protestataires.

A Washington, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées dans l'après-midi dans un parc «pour mettre un terme à la guerre, le racisme, le sexisme et le capitalisme, et pour le pouvoir des travailleurs». La manifestation devait se rendre ensuite devant la Maison-Blanche.

En Californie, la police a utilisé au moins deux bombes lacrymogènes contre des manifestants qui refusaient de dégager un carrefour à Oakland, et plusieurs personnes ont été arrêtées, selon un photographe de l'AFP.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Los Angeles, dont une à l'aéroport international, sans cependant causer de perturbation.

Une centaine de manifestants ont par ailleurs parcouru les rues de Beverly Hills, brandissant des pancartes demandant «Réveille-toi, esclave du patronat», pendant que les touristes se prenaient en photo devant les vitrines des bijoutiers Bulgari ou Cartier.

Au total, plus de 20 personnes ont été interpellées aux États-Unis au cours des manifestations.

A New York, les manifestants avaient dès la matinée protesté sous la pluie devant plusieurs banques et autres sièges sociaux, ainsi que devant Disney, le New York Times ou une maison d'édition à Manhattan. «Poursuivons les fraudes», ou «Du travail maintenant», pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants, qui dénonçaient également les inégalités, l'un des thèmes récurrents du mouvement «Occupy».

Dans l'après-midi, alors que le soleil était revenu, d'autres brefs accrochages ont eu lieu entre la police et environ un millier de protestataires dans le centre de Manhattan, notamment sur la 5e avenue où certains refusaient de marcher sur le trottoir, a constaté un journaliste de l'AFP.

Certains manifestants scandaient: «Vous ne pouvez pas nous arrêter» ou «Nos rues».

Le mouvement Occupy avait défrayé la chronique à l'automne en organisant des campements dans plusieurs villes du pays pour dénoncer les inégalités sociales.

Pour le 1er mai, qui n'est pas célébré aux États-Unis, il avait annoncé de nombreuses manifestations à New York, San Francisco, Los Angeles et Seattle notamment, mais aussi en Europe et jusqu'en Australie.

Sur son site internet occupywallst.org, Occupy avait appelé à une journée «sans les 99%», référence à son slogan opposant les 1% les plus riches au reste de la population. «Pas de travail, pas d'école, pas de tâche ménagère, pas de courses», pouvait-on y lire.

Le site d'Occupy répertoriait également des appels à manifester d'Amsterdam à Melbourne, en passant par Montréal.