Le campement occupé depuis octobre par les manifestants anticapitalistes du mouvement Occupy de Washington était pratiquement démantelé samedi soir, après l'intervention de la police pour faire respecter le règlement interdisant de dormir sur place.

Toute la journée, la police en tenue anti-émeute a démonté des dizaines de tentes l'une après l'autre, laissant une quarantaine d'entre elles en place mais totalement vides, tout en repoussant les protestaires à l'extérieur du square McPherson qu'ils occupent depuis quatre mois, près de la Maison-Blanche.

En début de soirée, des dizaines de personnes continuaient malgré une pluie glacée à protester devant les cordons de police, renforcés par des policiers à cheval. Certains indiquaient qu'ils envisageaient d'aller dormir dans des églises voisines.

La police a indiqué avoir interpellé sept manifestants qui refusaient de quitter les lieux et avoir arrêté un huitième qui avait frappé un policier, lequel a été blessé.

Quelque 50 policiers, dont certains à cheval, avaient pris position au petit matin sur le square McPherson, en plein centre de Washington non loin de la Maison-Blanche, dont les accès avaient été bloqués par des voitures de police.

Au fur et à mesure de la journée, les policiers dont certains en combinaisons jaunes et lunettes de protection ont vidé des tentes de leurs affaires de camping alors qu'ils en démontaient d'autres, emportant palettes de bois et autres cartons avec un engin de chantier.

Quelque 200 manifestants les ont regardés faire tout au long de la journée, scandant des slogans mais sans opposer de résistance.

Les manifestants avaient dans la matinée démonté eux-mêmes une grande «tente des rêves» érigée en début de semaine au milieu du campement.

«Les tentes ne sont pas un problème. Elles peuvent rester, tant qu'elles sont symboliques» (d'une protestation), a indiqué M. Schlosser à l'AFP.

Un responsable de la police a dit aux protestataires: «Nous ne sommes pas ici pour vous expulser» mais pour vérifier que les manifestants se conforment aux règles.

Néanmoins, une manifestante, Melissa Byrne, a indiqué qu'à son avis, il s'agissait d'une expulsion : «nous sommes expulsés, mais cela va se savoir et nous allons revenir plus forts que jamais», a-t-elle dit.

Pour Virmeko Scott, 30 ans, «il va y avoir de plus en plus de tentes». «Elles vont se multiplier», a dit à l'AFP le manifestant, en regroupant ses affaires pour aller les porter dans une église voisine.

«Si le gouvernement américain faisait respecter les lois sur les banques aussi bien que le règlement sur ses parcs, nous ne serions pas ici», a commenté le manifestant Todd Fine, 31 ans.

Le NPS (National Park Service), qui gère les parcs de la ville, a distribué il y a huit jours un «avis» aux manifestants indiquant que «tout le matériel» de camping (tentes pour dormir, sacs de couchage, réchauds, etc.) devait être enlevé sous peine d'arrestation et de saisie des biens.

Le NPS n'empêche pas les protestataires de manifester mais ne veut pas qu'ils campent et dorment sur place, ce qui est interdit par le règlement des parcs, dit en substance l'avis.

Les autorités, longtemps bienveillantes, ont montré récemment des signes d'agacement devant la persistance du mouvement à Washington, dernier bastion visible de la protestation depuis l'éviction des militants du square Zuccotti à New York.

Le mouvement d'occupation anticapitaliste, qui a commencé en septembre à New York avec Occupy Wall Street, se partage à Washington entre deux campements: Occupy DC sur le square McPherson, et Occupy Washington DC sur Freedom Plaza, les deux étant proches de la Maison Blanche dans le centre-ville.