Des milliers de manifestants anti-Wall Street ont défilé mardi sur le campus de l'Université de Berkeley, en Californie, certains réinstallant des tentes là où la police avait démantelé un campement la semaine précédente, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Quelques heures plus tôt, la police avait tiré sur un homme armé sur ce même campus, alors que la manifestation avait commencé. Mais les organisateurs du mouvement ont affirmé sur leur compte twitter que cet incident n'avait aucun rapport avec la marche à laquelle, selon eux, quelque 5000 personnes ont participé.

L'homme blessé, mais dont l'état n'a pas été précisé a été hospitalisé et l'école de commerce où se sont déroulés les faits a été évacuée, a indiqué l'université.

«Le suspect a été vu avec une arme alors qu'il entrait dans un ascenseur. Quelqu'un de l'université a prévenu la police qui est arrivée immédiatement», a-t-elle précisé dans un communiqué.

«Le suspect a ensuite quitté l'ascenseur pour entrer dans une salle informatique. La police l'a suivi et lui a demandé de lever les mains. Le suspect a alors sorti son arme et la police a alors tiré sur lui», a-t-elle expliqué.

Le chef de la police de l'université, Mitchell Celaya, a observé que c'était le premier incident de ce genre sur le campus depuis les années 1980.

Quatre autres personnes ont trouvé la mort dans des incidents avec des armes à feu autour des campements de tentes érigés depuis des semaines par les protestataires anti-Wall Street à travers le pays à Oakland (Californie), dans le Vermont, ainsi qu'à la Nouvelle-Orléans et à Salt Lake City.

Le recteur de l'Université de Berkeley, Robert Birgeneau, a exprimé l'espoir que l'incident n'affecterait pas le déroulement des manifestations en cours, organisées après que la police eut fait usage de matraques pour faire lever un camp de tentes installé sur le campus la semaine dernière.

M. Birgeneau a prévenu que l'administration de l'université restait hostile à ce campement et, a-t-il dit: «À long terme, nous ne l'autoriserons pas».

L'Université de Berkeley était un haut lieu de la contestation étudiante, notamment de la guerre du Vietnam, dans les années 1960 et 1970. Dans une ambiance festive, des militants ont lu publiquement mardi des discours de Mario Savio, un leader étudiant de l'époque, lors d'un «Mouvement de Berkeley pour la liberté de parole» qui a fait date.