Les indignés du mouvement Occupons Montréal sont confiants de pouvoir demeurer en place malgré l'éviction ces dernières heures des initiateurs du mouvement sur Wall Street à New York et de leurs homologues de Toronto et tout indique que les autorités montréalaises entendent les tolérer encore un certain temps.

Selon l'inspecteur Marc St-Cyr, responsable du poste de quartier où se situe le campement de fortune des indignés, la consigne demeure la même: tolérance et sécurité.

Rencontré mardi matin alors qu'il faisait une tournée du campement et échangeait avec les campeurs urbains, M. St-Cyr a expliqué n'avoir reçu aucune consigne visant à les expulser, ou aucune indication laissant croire que l'on allait le lui demander dans un proche avenir.

Le policier a indiqué qu'un très bon dialogue avait été établi avec les campeurs et qu'une collaboration constante permettait d'aplanir les difficultés à mesure qu'elles apparaissent.

Même son de cloche du côté des indignés. Un membre du comité d'action, qui s'est identifié sous le nom de Dominique, a également souligné la bonne communication et la collaboration des services policiers. Il a expliqué que cette collaboration était cruciale dans un contexte où les responsables de la sécurité devaient composer avec la présence de personnes itinérantes, souvent aux prises avec des problèmes psychiatriques.

Dominique s'est dit surpris de l'éviction des indignés de Wall Street, la nuit dernière, mais a dit croire que cela pourrait avoir un effet mobilisateur contraire à celui recherché par les autorités.

Un autre indigné, disant s'appeler Éric, s'est montré moins surpris de l'intervention policière mais a dit croire que les membres expulsés seraient de retour.

Une jeune femme prénommée Jill, qui se trouvait à Montréal après avoir participé au mouvement à Saint-Jean et Corner Brooke, à Terre-Neuve-et-Labrador, et à Halifax, en Nouvelle-Écosse, a déploré l'intervention policière à New York, qualifiant de triste une telle réaction face à des personnes venues manifester dans la paix.

Elle a souligné que l'atmosphère était remarquable à Montréal, les policiers étant respectueux, compréhensifs et parfois même empathiques face à la cause des indignés.