L'ancien soldat américain qui aurait subi une fracture au crâne lors d'affrontements entre la police et des manifestants anti-Wall Street se serait senti interpellé par l'inégalité économique ambiante au point de délaisser son appartement une fois la nuit tombée pour dormir aux côtés des protestataires, a raconté son colocataire, jeudi.

L'ingénieur de réseaux et ex-combattant en Irak, Scott Olsen, âgé de 24 ans, se joignait aux manifestants du mouvement «Occupons» à San Francisco et à Oakland après sa journée de travail, a mentionné Keith Shannon.

Les interventions policières survenues dans au moins deux États américains cette semaine ont par ailleurs menacé l'existence des autres camps «Occupons» à travers le pays, alors que tous s'interrogent quant à savoir combien de temps encore les autorités et le voisinage feront preuve de patience.

On ignore encore ce qui a provoqué la blessure de M. Olsen lors des affrontements de mardi, alors que des gaz lacrymogènes et des projectiles ont été utilisés. Le groupe Iraq Veterans Against the War accuse la police d'en être responsable, tandis que le chef de la police d'Oakland, Howard Jordan, a fait savoir qu'une enquête serait ouverte afin de déterminer si les policiers ont fait un usage excessif de la force.

L'affaire Olsen est par la suite devenue un symbole, les protestataires new-yorkais du mouvement «Occupons Wall Street» ayant marché pour démontrer leur soutien à leurs confrères d'Oakland. Un site Web du mouvement clamait que: «Nous sommes tous Scott Olsen».

À Las Vegas, quelques dizaines de protestataires ont tenu une vigile pour M. Olsen. Une poignée de policiers y assistaient, et des manifestants les ont invités à se joindre à eux pour un repas communautaire jeudi soir.

L'organisateur Sebring Frehner a affirmé que les militants avaient réitéré leurs voeux de non-violence.

M. Olsen a servi à deux reprises en Irak et empoche un bon salaire en tant qu'ingénieur de réseaux d'une compagnie de logiciels de San Francisco, ce qui ne l'a pas empêché, selon son colocataire, d'être très affecté par la disparité entre les riches et le reste de la société.

Mardi soir, l'ex-militaire avait prévu se rendre à San Francisco avant de changer d'avis et d'accompagner son groupe d'anciens combattants à Oakland pour y soutenir les manifestants. La police avait fait savoir qu'elle démantèlerait le camp des militants devant la mairie.

Ailleurs aux États-Unis, des responsables ont entrepris des mesures pour fermer certains des camps. À Nashville, au Tennessee, un couvre-feu a été imposé, tandis qu'à Providence, au Rhode Island, les autorités ont déclaré que les protestataires enfreignaient plusieurs règlements municipaux en passant la nuit dans un parc.