Adly Mansour, président intérimaire d'Egypte, a décrété lundi soir la tenue d'élections législatives avant 2014 dans le pays entré mercredi dans une transition politique après que l'armée a renversé le président Mohamed Morsi, a indiqué le journal gouvernemental Al-Ahram.

La déclaration constitutionnelle prévoit, selon le quotidien, la nomination d'ici moins de 15 jours d'un comité constitutionnel qui aura deux mois pour présenter ses amendements au président intérimaire.

Celui-ci devra ensuite les soumettre à un référendum populaire sous un mois. A partir de là, l'organisation des législatives sera lancée sous deux mois.

Une date sera ensuite annoncée pour la tenue d'une élection présidentielle.

«La façon dont la déclaration est formulée laisse penser que tout le processus électoral sera mis en place dans les délais annoncés», a déclaré à l'AFP le constitutionnaliste Zaid Al-Ali.

Ces délais prévoient le lancement de l'organisation du scrutin avant fin 2013 et sa fin avant début février 2014.

Toutefois, a-t-il noté, la déclaration composée de 33 articles reste assez «vague» pour permettre à M. Mansour d'interpréter la tenue d'élections comme le lancement de l'enregistrement des candidats, ce qui allongerait alors la durée du processus.

La déclaration, également diffusée par l'agence officielle Mena, précise que le président de la République détient le pouvoir exécutif et rappelle l'indépendance de la justice.

Mercredi soir, l'armée a nommé M. Mansour, président de la Haute cour constitutionnelle, au poste de président intérimaire, écartant de fait M. Morsi, contesté par des manifestations monstres.

La Constitution adoptée par référendum en décembre --accusée par l'opposition d'ouvrir la voie à l'islamisation de la législation-- a également été suspendue, tandis que la chambre haute, qui assurait le travail législatif et était dominée par les islamistes, a été dissoute.

L'annonce par le président par intérim d'un calendrier électoral relance la transition politique, un temps bloquée par de difficiles tractations qui se poursuivent sur la nomination d'un Premier ministre faisant consensus.

La nomination du prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, un temps pressenti pour prendre la tête de ce gouvernement, s'était heurtée à l'opposition d'al-Nour. Ce parti salafiste avait également émis des réserves sur le choix d'un économiste de centre-gauche, Ziad Bahaa Eldin, estimant que ces hommes n'étaient pas assez consensuels.