Les Occidentaux et des capitales du Proche-Orient ont salué dimanche l'élection du candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi comme premier président de l'Égypte après la chute d'Hosni Moubarak.

Washington a félicité le nouveau président égyptien, appelant l'Égypte à rester un «pilier de la paix dans la région». «Nous pensons qu'il est important que le président élu (Mohamed) Morsi prenne en ce moment historique des mesures pour faire avancer l'unité nationale en consultant tous les partis sur la formation d'un nouveau gouvernement», a indiqué la Maison-Blanche.

L'Union européenne a qualifié la victoire de M. Morsi d'«historique pour le pays et pour la région». Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, s'est déclarée disposée à «travailler avec le président Morsi» et l'a appelé à «tendre la main à tous les autres groupes politiques et sociaux».

Avec 51,73% des voix, Mohamed Morsi a battu dimanche Ahmad Chafiq, ultime Premier ministre d'Hosni Moubarak, et est devenu le premier président démocratiquement élu depuis la chute de M. Moubarak, contraint à la démission en février 2011 après une révolte populaire.

En Égypte, l'évêque Pachomius, chef par intérim de l'Église copte orthodoxe d'Égypte, a félicité M. Morsi, selon la télévision publique. Mais de nombreux Coptes ont affirmé avoir voté pour Ahmad Chafiq, disant craindre pour leurs droits en cas d'arrivée d'un islamiste au pouvoir.

Israël a rendu hommage au «processus démocratique» qui a permis à M. Morsi d'accéder à la présidence, indiquant qu'il «entend poursuivre sa coopération avec le gouvernement égyptien sur la base du traité de paix» signé en 1979.

Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas - au pouvoir à Gaza- «c'est une nouvelle ère qui s'ouvre en Égypte. Il s'agit d'un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l'ennemi» (israélien), a déclaré à l'AFP Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza.

La victoire de M. Morsi a été fêtée dans la liesse et au son de rafales d'armes automatiques à Gaza.

À Ramallah (Cisjordanie), le négociateur Saëb Erakat a transmis les «félicitations» de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas au nouveau président égyptien.

Au Liban, à Saïda - grande ville à majorité sunnite du sud - des partisans la Jamaa Islamiya, groupe ayant des affinités idéologiques avec les Frères musulmans, ont organisé des célébrations dans les rues.

Téhéran a félicité «le peuple égyptien pour sa victoire dans cette élection et la présidence du Dr Mohamed Morsi, et rend hommage aux martyrs du pays».

En Irak, le président du Parlement Osama al-Nujaifi, a souhaité à «l'Égypte et à son peuple sécurité, stabilité et prospérité durant la période à venir».

Pour leur part, les Émirats arabes unis ont exprimé «l'espoir de voir les efforts converger maintenant pour assurer la stabilité» de l'Égypte.

Au Koweït, l'émir, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, a souhaité que M. Morsi puisse «réaliser les aspirations des Égyptiens à la prospérité, la sécurité et la stabilité».

Pour le roi de Bahreïn Hamad ben Issa Al-Khalifa, les élections «ont renforcé la voie de la démocratie en Égypte».

De son côté, la Jordanie a «favorablement accueilli le choix du peuple égyptien frère de poursuivre sa marche démocratique» et souhaité «la consolidation de la sécurité et de la stabilité».

Le Qatar a quant à lui, «félicité l'Égypte et son peuple ainsi que son président élu, Mohamed Morsi, pour le succès de la démocratie». Doha a salué «le rôle du Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir en Égypte) et des magistrats égyptiens qui ont permis le succès de cette expérience».

De son côté, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a exprimé «l'attachement de l'Algérie au renforcement de ses relations de fraternité avec l'Égypte et à l'élargissement de tous les domaines de coopération au mieux des intérêts de nos deux peuples frères».

Le président français François Hollande a assuré que la France est «prête à travailler» M. Morsi. «Il importe aujourd'hui que la transition, commencée en février 2011, se poursuive», estime-t-il, afin que «s'établissent en Égypte un système politique démocratique et pluraliste et un État de droit garantissant les libertés civiles et politiques de tous les citoyens comme des minorités».

À Londres, le ministre des Affaires étrangères William Hague a évoqué un «moment historique pour l'Égypte», se réjouissant de l'engagement de M. Morsi à former un gouvernement ouvert.

Enfin, pour Rome, l'élection de M. Morsi «est un pas en avant pour consolider les institutions et renforcer l'amitié» avec l'Italie.