Le gouvernement égyptien a défendu dimanche les perquisitions menées la semaine dernière dans plusieurs locaux d'ONG égyptiennes et étrangères, en affirmant qu'elles opéraient de «manière illégale» dans le pays.

Cette position a été annoncée lors d'une conférence de presse des ministres égyptiens du Plan et de la Coopération internationale Fayza Aboul Naga et de la Justice Adel Abdel Hamid Abdallah, après les protestations internationales contre les perquisitions de locaux de 17 ONG, dont trois américaines et une allemande.

«Des associations étrangères ont ouvert de manière illégale des bureaux en Égypte après la révolution du 25 janvier, et ont violé la loi sur les associations» dans le pays, a déclaré Mme Aboul Naga.

Le 25 janvier est la date du premier anniversaire du début de l'insurrection contre le régime du président Hosni Moubarak, contraint de quitter le pouvoir le 11 février.

«Tous les pays du monde, dont les États-Unis, interdisent le financement des organisations ayant des activités politiques ou des activités liées à des partis politiques, et c'est ce qu'on appelle un financement politique», a-t-elle ajouté, en expliquant que la loi égyptienne interdisait ce genre de financement.

De son côté, M. Abdallah a affirmé «le souci de l'Égypte de voir ces organisations non gouvernementales exercer leur travail sans aucune ingérence, de manière libre et indépendante, mais aussi responsable dans le cadre du respect de la loi égyptienne».

Le 29 décembre, des magistrats assistés de la police ont perquisitionné dix-sept sièges et autres locaux appartenant à des ONG égyptiennes et étrangères dans le cadre selon eux d'une enquête sur des «financements étrangers illicites».

Au moins trois ONG américaines, le National Democratic Institute, l'International Republican Institute et Freedom House ont été la cible des perquisitions.

Les États-Unis se sont dits «profondément inquiets» de ces perquisitions, mais un responsable américain a ensuite indiqué que les autorités égyptiennes avaient assuré qu'elles y mettraient un terme et rendraient le matériel saisi.

Ces associations, selon les autorités, sont accusées de ne pas avoir obtenu les autorisations nécessaires pour exercer leur activité et recevoir des financements étrangers. Aucune arrestation n'a été rapportée.

L'ONU, la France et l'Union européenne ont critiqué ces perquisitions qui ont assombri les promesses de démocratisation faites par le Conseil militaire, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak.