Le régime syrien aidé de ses alliés a repris aux djihadistes un aéroport militaire stratégique dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays en guerre, deux ans après l'avoir perdu, a annoncé dimanche l'armée.

Soutenues par l'aviation de l'allié russe, les troupes prorégime livrent depuis fin décembre de violents combats au groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, dominé par l'ex-branche d'Al-Qaïda, pour le chasser de cette base située dans le sud-est de la province d'Idleb.

Cette province, la seule à échapper entièrement au pouvoir syrien, est contrôlée par ce groupe djihadiste. Les forces prorégime ont perdu le contrôle de l'aéroport d'Abou Douhour en septembre 2015.

«Après une série d'opérations spéciales, des unités de nos forces armées, en coordination avec des combattants alliés, ont réussi à reprendre le contrôle de l'aéroport d'Abou Douhour», a indiqué l'armée dans un communiqué.

«La zone est en train d'être nettoyée des mines, engins explosifs et bombes laissés par les terroristes», a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense russe a confirmé la reprise d'Abou Douhour par les troupes syriennes.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays depuis le début de la guerre en mars 2011, a lui affirmé que l'aéroport avait été repris samedi.

Outre le groupe djihadiste, des groupes rebelles maintiennent également une présence dans la province d'Idleb, et malgré leurs différends, les deux camps se sont alliés pour lutter contre le régime.

Dans son offensive sur Idleb, le pouvoir s'est emparé de dizaines de villages et cherche à «sécuriser» une route qui relie Alep, deuxième ville du pays, à la capitale Damas, deux fiefs du régime.

Des dizaines de milliers de personnes ont fui depuis début décembre les combats aux limites d'Idleb puis dans le sud-est de la province.

Frontalière de la Turquie, Idleb est l'une des quatre «zones de désescalade» décidées par les parrains internationaux des belligérants pour obtenir des cessez-le-feu dans le pays.

La guerre en Syrie a coûté la vie depuis mars 2011 à plus de 340 000 personnes et déclenché une grave crise humanitaire avec des millions de déplacés et de réfugiés.