Les forces du régime syrien ont encore progressé vers la ville de Deir Ezzor, une enclave gouvernementale assiégée par le groupe djihadiste État islamique (EI) dans l'est du pays, a rapporté dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Soutenues par la Russie, les forces gouvernementales ont lancé en mai une offensive pour chasser l'organisation extrémiste d'une région désertique qui s'étend depuis le centre de la Syrie jusqu'aux frontières irakienne et jordanienne.

Dimanche, elles n'étaient plus qu'à une dizaine de kilomètres à l'est de la ville et d'une base militaire assiégée, a indiqué l'OSDH. Deir Ezzor est le chef-lieu de la province pétrolière éponyme, la dernière de Syrie que contrôlent les djihadistes de l'EI.

Selon l'Observatoire, les forces gouvernementales ont réussi à reprendre le gisement d'Al-Kharata.

Assiégée dans la ville de Deir Ezzor ainsi que des troupes gouvernementales depuis 2015, la population subsiste grâce aux parachutages de l'aide humanitaire.

D'autre part, un convoi de centaines de djihadistes évacués lundi dernier avec leurs familles depuis la frontière libanaise et se dirigeant vers la province de Deir Ezzor restait bloqué dans le désert, a indiqué dimanche la coalition antidjihadiste conduite par les États-Unis.

En vertu d'un accord controversé entre l'EI et le Hezbollah libanais, qui combat aux côtés du régime en Syrie, le convoi de 17 autocars devait se diriger vers Boukamal, dans la province syrienne de Deir Ezzor, à la frontière irakienne.

Jugeant inacceptable le transfert de « terroristes » d'un endroit à un autre, la coalition internationale a depuis bombardé la zone pour entraver le chemin du convoi en plein désert, dans la province de Homs. Elle a également pris pour cible des djihadistes qui tentaient d'atteindre le convoi.

Dimanche, la coalition a affirmé qu'une partie du convoi s'était dirigée vers l'ouest en direction de Palmyre dans la province de Homs, sous contrôle gouvernemental. Les autres autocars sont restés sur place.

Elle a dit avoir proposé un plan pour épargner « de nouvelles souffrances » aux femmes et aux enfants, sans fournir plus de détails.

« Nous continuerons à surveiller le convoi, mais nous ne lui permettrons pas de rejoindre l'EIIS dans la vallée de l'Euphrate », a-t-elle ajouté utilisant un autre acronyme pour l'EI.

Dans son communiqué, la coalition assure ne pas avoir ciblé le convoi mais affirme avoir tué quelque 85 djihadistes de l'EI qui cherchaient à faciliter le mouvement des autocars vers la frontière irakienne.

L'accord d'évacuation a été vivement critiqué par l'Irak qui a jugé « inacceptable » la présence de djihadistes à sa frontière.

Le Hezbollah a défendu l'accord, accusant les États-Unis d'avoir facilité des évacuations similaires de combattants de l'EI.