Avec la reprise de nouveaux quartiers dans la partie ouest de Mossoul, les forces irakiennes ont resserré mardi un peu plus l'étau sur les combattants du groupe État islamique (EI), désormais majoritairement retranchés dans la vieille ville.

Le commandement conjoint des opérations (JOC), qui coordonne la lutte contre l'EI en Irak, a annoncé mardi la «libération» de «la Zone Industrielle Nord» de Mossoul par les troupes d'élite du contre-terrorisme (CTS), au lendemain de la reprise du quartier périphérique d'Al-Haramat.

Les CTS ont «hissé le drapeau irakien après avoir infligé des pertes à l'ennemi», a affirmé le JOC dans un communiqué.

Un autre petit quartier, le «30 Tammouz», a également été repris.

Ces nouvelles prises interviennent peu après l'ouverture jeudi d'un nouveau front au nord-ouest de la ville destiné notamment à repousser les djihadistes des quartiers de Mucharifah, Kanissah et Al-Haramat vers la vieille ville.

La vaste offensive lancée le 17 octobre pour reconquérir la deuxième ville du pays, tombée aux mains de l'EI en juin 2014, entrera la semaine prochaine dans son huitième mois.

Les forces de l'armée, du ministère de l'Intérieur et de la police, appuyées par la coalition internationale conduite par les États-Unis, ont repris la partie orientale de Mossoul fin janvier. Ils ont ensuite lancé le 19 février leur offensive sur la rive ouest du Tigre.

Les djihadistes, dont le nombre est estimé à quelques centaines, semblent opposer une résistance limitée ces derniers jours, laissant penser à un regroupement de leurs forces dans la vieille ville où se tiendra l'assaut final.

Ils bénéficieront d'un terrain plus favorable dans le dédale des ruelles, où les blindés ne peuvent pénétrer, et comptent se servir également des nombreux civils bloqués comme de boucliers humains.

Nouveau camp ouvert

Au moins 250 000 personnes, selon des responsables humanitaires et d'organisations de droits de l'Homme, sont piégées dans cette partie historique de la ville, où se trouve notamment la mosquée al-Nouri, où Abou Bakr Al-Baghdadi a proclamé en 2014 un «califat» sur les territoires conquis par l'EI à cheval entre l'Irak et la Syrie.

Baghdadi a appelé ses hommes à défendre jusqu'à la mort la capitale de fait de la partie irakienne du «califat».

Selon des chiffres des autorités irakiennes cités par l'ONU, 434 775 personnes ont fui la partie ouest de la ville depuis le début de l'offensive le 19 février.

Si environ 30 000 sont retournées chez elles, plus de 400 000 sont toujours hébergées dans des camps.

Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a annoncé avoir ouvert mardi un douzième camp dans la région, d'une capacité de 9000 personnes.

Le dernier ouvert, il y a moins d'un mois, d'une capacité de 30 000 personnes, «est presque plein», a expliqué l'agence dans un communiqué.

«Malgré les risques énormes, le nombre de personnes qui fuient Mossoul-Ouest ne montre aucun signe de ralentissement», a déclaré le représentant du HCR en Irak, Bruno Geddo.

Un autre camp, d'une capacité de 60 000 personnes, est en cours de construction.

Une reprise totale de Mossoul représenterait un important revers pour l'EI qui, selon les autorités irakiennes, contrôle désormais moins de 7 % du pays, contre environ un tiers en 2014.

L'EI tient encore les villes de Tal Afar (à l'ouest de Mossoul) et Hawija (au sud de Mossoul), ainsi que des poches notamment dans des zones désertiques dans l'ouest du pays, près des frontières avec la Jordanie et la Syrie.