Au moins dix soldats irakiens ont été tués mardi dans une embuscade du groupe État islamique (EI) dans la province occidentale d'Al-Anbar, où les djihadistes multiplient les attaques contre les forces de sécurité depuis dix jours.

Depuis le 23 avril, au moins 26 membres de l'armée, de la police et des gardes-frontières ont été tués dans cette région de l'ouest dont l'EI s'était emparé en 2014, selon des chiffres fournis à l'AFP par des responsables provinciaux.

Le groupe ultraradical sunnite a depuis été chassé de ses principales villes, dont la capitale provinciale Ramadi et Fallouja en 2016, mais des jihadistes continuent d'y harceler les forces de sécurité.

«Dix soldats ont été tués et six autres blessés dans l'attaque de Daech tôt ce matin» près de la localité de Routba, à environ 390 km à l'ouest de Bagdad, a indiqué à l'AFP un lieutenant colonel, en utilisant l'acronyme en arabe de l'EI.

Un officier de la police et un responsable local ont confirmé le bilan de cette attaque, qui a visé la base de la 1ere division.

Les jihadistes ont utilisé des roquettes et tiré aux mortiers avant de tenter de lancer l'assaut contre la base. Les affrontements ont duré deux heures, selon ces sources.

La province désertique d'Al-Anbar est frontalière de la Syrie, de la Jordanie et de l'Arabie saoudite. Routba est la dernière ville d'importance avant la frontière entre l'Irak et la Jordanie.

Cette région a longtemps été un bastion des insurgés en Irak, notamment à l'époque de l'occupation américaine, et l'EI en contrôlait déjà une partie au moment de l'offensive qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans du territoire irakien en juin 2014.

Les jihadistes disposent toujours de caches dans le désert d'Al-Anbar, près de la frontière syrienne.

Selon un brigadier général de l'armée irakienne, l'EI contrôle environ 30% de cette province.

D'après des responsables militaires, ces attaques de l'EI s'inscrivent dans une stratégie de diversion de la part du groupe djihadiste, qui tente de détourner l'attention des forces irakiennes du front de Mossoul pour soulager ses combattants assiégés.

Les troupes gouvernementales, soutenues par la coalition internationale anti-djihadistes menée par Washington, ont lancé le 17 octobre une offensive sur la grande ville du nord du pays, qui est le dernier bastion urbain de l'EI en Irak.

Les combattants de l'EI ne seraient plus que quelques centaines à Mossoul-Ouest, selon des sources militaires.