Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a réclamé vendredi que l'OTAN fasse davantage dans l'antiterrorisme, citant l'exemple de la lutte contre l'organisation État islamique (EI) sur l'internet.

« Alors que l'EI utilise de plus en plus l'internet comme un outil de recrutement et de propagande, nous devons examiner comment nous pouvons perturber et contrer de façon agressive leurs opérations en ligne », a déclaré M. Tillerson devant ses homologues de l'Alliance à Bruxelles, selon une retranscription de son discours.

Lors de leur dernier sommet à Varsovie en juillet 2016, les pays de l'OTAN « ont reconnu le cyberespace comme un domaine opérationnel, au même titre que la terre, les airs ou la mer », a rappelé le chef de la diplomatie américaine.

« Nous ne pensons pas que l'OTAN doit être en première ligne partout dans la lutte contre le terrorisme », mais l'Alliance « doit apporter une valeur ajoutée et davantage de soutien », a-t-il demandé.

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Interrogé par l'AFP sur l'éventualité d'actions « agressives » contre l'EI dans le cyberespace, un responsable de l'OTAN à Bruxelles a assuré sous couvert d'anonymat que l'action de l'OTAN était toujours « défensive ».

Les dirigeants de l'Alliance, qui se réuniront pour la première fois avec le nouveau président américain Donald Trump le 25 mai à Bruxelles, devraient donner à cette occasion des pistes plus concrètes pour accroître le rôle de l'OTAN dans la lutte antiterroriste, a de son côté promis le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

L'attentat de Londres la semaine dernière « nous rappelle que nous devons tous redoubler d'efforts », a-t-il souligné lors d'une conférence de presse après la réunion ministérielle.

M. Stoltenberg a rappelé que l'OTAN était déjà engagé sur plusieurs théâtres, en Afghanistan (mission d'entraînement et de conseil des forces afghanes), dans les Balkans et en mer Égée, pour « stabiliser son voisinage ».

Mais l'OTAN dispose d'un « potentiel encore non entamé pour faire davantage », a-t-il assuré. L'Alliance a notamment une longue expérience dans la mise en place de sessions de formation et d'entraînement d'armées de pays partenaires.

Elle a commencé à entraîner des officiers irakiens en Irak, en fournissant notamment des kits de déminage d'engins explosifs improvisés (IED), et va élargir cette mission en offrant « des cours de médecine militaire » et un soutien à « l'entretien de tanks et de véhicules armés », selon M. Stoltenberg.

PHOTO EMMANUEL DUNAND, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson