Une attaque aérienne visant des militants du groupe armé État islamique (EI) dans la ville irakienne de Mossoul, et qui aurait tué au moins 100 civils selon des témoins, a été lancée par l'armée américaine, ont annoncé samedi des responsables à Washington.

Les autorités américaines n'ont pas confirmé le rapport qui fait état des dizaines de victimes civiles, mais ils ont ouvert une enquête.

Dans les jours qui ont suivi la frappe aérienne du 17 mars, des responsables américains avaient déclaré ne pas savoir si les forces américaines étaient derrière l'attaque.

La déclaration publiée par la coalition dirigée par les États-Unis fait état d'un raid aérien réalisé à la demande des forces de sécurité irakiennes afin de cibler des combattants et des équipements de Daesh «à l'endroit ou des témoins affirment qu'il y a eu des victimes civiles».

Les troupes irakiennes soutenues par les États-Unis combattaient les forces de l'EI dans cette région de l'ouest de Mossoul, selon le communiqué.

La coalition a déclaré qu'elle prend au sérieux toutes les allégations de victimes civiles et qu'une enquête officielle a été ouverte afin de déterminer les faits entourant cette attaque et la validité des allégations concernant les victimes.

Des politiciens irakiens avaient exprimé leurs inquiétudes, samedi, face aux informations selon lesquelles des bombardements aériens auraient tué plus d'une centaine de civils dans l'ouest de Mossoul.

Des résidents du secteur ont rapporté que deux frappes aériennes avaient frappé un quartier résidentiel les 13 et 17 mars.

Dans des micromessages envoyés sur son compte personnel, le président du Parlement, Salim al-Jabouri, a déclaré qu'il «réalisait l'immense responsabilité sur les épaules des soldats», mais il les a appelés à «ne ménager aucun effort pour sauver les civils».

Sur son site internet, le vice-président Osama al-Nujaifi a pour sa part décrit l'incident comme une «catastrophe humanitaire», critiquant la coalition et l'utilisation de la force excessive par la police militarisée. M. al-Nujaifi a parlé de «centaines» de morts.

Il a demandé aux parlementaires de se réunir d'urgence et d'enquêter sur l'événement.

Les résidants du quartier appelé Mosul Jidideh ont dit à l'Associated Press, vendredi, que plusieurs de leurs compatriotes avaient été tués par des frappes qui ont atteint des maisons du secteur.

Des journalistes de l'Associated Press ont vu au moins 50 corps qui étaient récupérés dans les ruines. Selon le New York Times, il y aurait plus de 200 civiles morts sous les bombardements.

Soutenus par la coalition dirigée par les États-Unis, les forces irakiennes ont lancé une offensive en février pour chasser l'EI de l'ouest de la deuxième plus grande ville du pays, après avoir «libéré complètement» la partie Est.