Une haute responsable du Pentagone a fait part de son scepticisme vendredi concernant la possibilité pour les États-Unis d'accélérer la campagne militaire contre le groupe État islamique, comme le souhaite le président élu Donald Trump.

«Je ne sais pas exactement ce que la nouvelle équipe a en tête, mais je me demande quels objectifs nous pourrions frapper» si la campagne actuelle de bombardements était intensifiée, a déclaré vendredi Elissa Slotkin, chargée du Moyen-Orient auprès du ministre sortant de la Défense, Ashton Carter.

Le futur chef du Pentagone, le général James Mattis, a brièvement évoqué jeudi devant le Sénat sa volonté d'accélérer l'offensive contre l'EI, et notamment son bastion de Raqa en Syrie.

Mais la campagne contre le groupe djihadiste dépend avant tout du rythme que peuvent soutenir les troupes locales, qui mènent les combats au sol, a souligné Mme Slotkin, dans une conférence de presse à son dernier jour au Pentagone.

La campagne de bombardements menée par les États-Unis et leurs alliés «est si profondément liée aux mouvements des troupes au sol que j'ai du mal à comprendre» comment elle pourrait être intensifiée, a-t-elle relevé.

«Quand elles accélèrent, nous accélérons» les bombardements, a-t-elle expliqué. «Quand elles ont besoin d'un peu de temps pour se refaire, notre campagne aérienne se calme», a-t-elle souligné.

En Syrie, les forces locales sur lesquelles s'appuient les États-Unis et la coalition sont les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde menée par les milices kurdes YPG.

Le prochain objectif des FDS est Raqa, mais elles doivent attendre d'avoir suffisamment renforcé leur composante arabe, car Raqa est une ville principalement arabe.

Selon Mme Slotkin, les FDS ont fait de gros progrès en ce sens et désormais «près de 50%» de leurs «50 000 hommes» ne sont pas kurdes.

Les populations locales «préfèrent les FDS à l'EI, et cela s'est vérifié» par les ralliements aux troupes anti-djihadistes, a-t-elle affirmé.