Les forces irakiennes ont encore de gros combats à mener pour reprendre Mossoul aux djihadistes de l'État islamique (EI), malgré les progrès rapides enregistrés ces dernières semaines, a estimé mercredi un chef militaire américain.

«Il y a encore beaucoup de combats à mener dans l'ouest de Mossoul», a estimé le colonel Brett Sylvia, qui commande 1700 conseillers militaires américains détachés auprès des forces irakiennes.

Les djihadistes ont mis des défenses «parfois plus importantes» dans l'ouest de la ville que dans l'est, où les forces irakiennes ont progressé jusqu'à présent, a-t-il expliqué.

Commencée à la mi-octobre, l'offensive des forces irakiennes sur Mossoul s'est concentrée sur les quartiers de la ville situés à l'est du Tigre, le fleuve qui traverse la ville de part en part.

Les forces irakiennes estiment désormais avoir reconquis environ 80% de ces quartiers, après une accélération de leur progression ces dernières semaines.

Selon le colonel Sylvia, la résistance de l'EI s'est affaiblie dans plusieurs domaines.

Les attaques par camions bombes sont beaucoup moins efficaces, les Irakiens arrivant à les faire sauter beaucoup plus souvent avant qu'ils n'atteignent leur cible, a notamment expliqué le responsable américain.

«Leurs dommages sont bien moins importants qu'auparavant», a-t-il indiqué.

Avec l'aide des Américains, les forces irakiennes sont aussi parvenues à réduire l'efficacité des attaques par petits drones, menées par l'EI depuis le début de l'offensive sur Mossoul, a-t-il dit.

Les djihadistes utilisent des petits drones commerciaux, genre quadcopters, pour aller larguer des grenades par exemple, a expliqué le colonel Sylvia.

Mais l'efficacité de ces engins «a considérablement diminué» du fait des contre-mesures mises en place par les forces irakiennes, avec l'aide des conseillers militaires américains, a-t-il indiqué.

«Nous les avons aidés à cibler ces drones, abattant près d'une douzaine» d'entre eux, a-t-il dit.

Dimanche, les forces irakiennes ont atteint un pont sur le Tigre, pour la première fois depuis le début de l'opération militaire.

Le premier ministre irakien Haider al-Abadi avait initialement promis que Mossoul tomberait à la fin de l'année 2016 mais il a récemment évoqué une échéance de «trois mois» supplémentaires.