La coalition internationale contre le groupe État islamique traque entre 100 et 200 djihadistes qui ont utilisé des boucliers humains pour fuir la ville syrienne de Minbej, récemment libérée de leur joug, a affirmé mardi un responsable américain.

Les djihadistes ont été chassés le 6 août de la ville stratégique du nord syrien qu'ils contrôlaient depuis début 2014, vaincus par des forces arabo-kurdes, soutenues par les bombardements de la coalition dirigée par Washington.

Peu avant la reprise de cet ancien fief de l'EI, quelque 100 à 200 combattants du califat autoproclamé ont pris la fuite en voiture ou en camion, a assuré le colonel américain Chris Garver, porte-parole de la coalition basé à Bagdad, lors d'une vidéo-conférence.

«Des civils ont été vus dans le convoi, mélangés aux combattants dans chaque véhicule», a-t-il déploré.

Afin d'éviter toute perte civile ou dommage collatéral, «les forces partenaires (de la coalition) sur le terrain n'ont pas engagé le combat avec le convoi», a précisé le colonel Garver.

Les véhicules, a-t-il indiqué, étaient remplis de combattants de l'EI, d'otages civils mais aussi de personnes se déplaçant volontairement avec les djihadistes, notamment des membres de leurs familles.

«Nous avons dû toutes les traiter comme des (personnes) non combattantes. Nous n'avons pas tiré. Nous avons regardé», a-t-il reconnu, soulignant que les djihadistes - qui se sont dirigés vers le nord avant de se séparer - sont désormais recherchés.

«Nous sommes sur leurs traces», a ajouté Chris Garver, sans plus de précisions car il s'agit d'une «opération en cours». Selon lui, plusieurs centaines de civils de ce convoi ont été relâchés samedi tandis que d'autres ont pris la fuite.

Le colonel Garver a par ailleurs souligné que l'État islamique avait envoyé à plusieurs reprises «des civils sur la ligne de front» lors des combats pour la prise de Minbej, «pour qu'ils se fassent tirer dessus, potentiellement pour utiliser cela comme (un argument de) propagande».

Avec la reprise de Minbej par les FDS - coalition dominée par les kurdes mais qui comprend également des combattants arabes -, l'EI a perdu un carrefour clé sur le principal axe permettant au groupe de faire transiter hommes, armes et argent entre la Turquie et les secteurs qu'il contrôle en Syrie.