Le groupe État islamique (EI) s'est emparé brièvement samedi d'un hôpital tenu par le gouvernement à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, avant que les forces du régime ne parviennent à le reprendre à l'issue de violents combats.

« L'EI a attaqué l'hôpital al-Assad, situé à l'entrée ouest de la ville, tuant au moins 20 soldats et miliciens », avait indiqué en début d'après-midi à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

« Le groupe s'est emparé de l'hôpital et a pris en otage l'équipe médicale », selon le directeur de l'Observatoire, qui avait précisé que les combats se poursuivaient.

Les soldats et miliciens assuraient la sécurité de l'hôpital au moment de l'attaque, d'après M. Abdel Rahmane.

Quelques heures plus tard, l'OSDH a fait état de la reprise de l'hôpital par les forces du régime, son directeur précisant que les combats avaient fait 24 morts parmi les djihadistes de l'EI et 35 dans les rangs des forces du régime depuis samedi matin.

M. Abdel Rahmane a ajouté que les patients étaient « tous sains et saufs » ainsi que « la majorité du personnel médical ».

L'EI contrôle plus de 60 % de Deir Ezzor, chef-lieu de la province du même nom qui est en majorité aux mains de ce groupe ultra-radical sunnite.

Près de 200 000 habitants, totalement assiégés par l'EI, vivent dans la partie gouvernementale de la ville.

Le régime contrôle le sud et l'est, les djihadistes le centre et le nord, tandis que l'ouest est divisé entre les deux parties.

L'EI, qui veut capturer toute la ville et notamment l'aéroport militaire situé au sud, a gagné du terrain depuis le début de l'année, en s'emparant de plusieurs quartiers.

À Alep, dans le nord du pays, l'OSDH a fait état de sept civils tués, dont deux enfants, au cours des dernières 48 heures dans des tirs de roquettes de groupes rebelles sur les secteurs sous contrôle du gouvernement dans l'ouest de cette ville divisée, où une trêve avait expiré mercredi à minuit sans être prolongée.

La télévision nationale a de son côté fait état d'un journaliste de la chaîne blessé ainsi que trois autres personnes par des tirs de roquettes sur les locaux de la radio-télévision à Alep, imputant ces tirs aux « terroristes ».

Au sud-ouest de Damas, de violents combats opposent, à la lisière sud de la ville de Daraya, les groupes rebelles qui contrôlent cette localité aux forces gouvernementales qui l'assiègent depuis quatre ans, a indiqué l'OSDH.

L'armée a mené de violents bombardements sur plusieurs secteurs de Daraya, théâtre ces dernières semaines de violences sporadiques, selon l'Observatoire.

Daraya est un fief rebelle symbolique pour l'opposition car il échappe au régime depuis quatre ans. La ville était à la pointe de la révolte contre Bachar al-Assad quand celle-ci a éclaté en mars 2011.

Jeudi, un convoi d'aide humanitaire censé soulager la population « désespérée » de Daraya n'avait pas pu entrer à Daraya.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait présenté cette aide comme étant la première depuis 2012.