Au moins 33 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dimanche dans une ville du sud de l'Irak à majorité chiite par un double attentat revendiqué par le groupe djihadiste sunnite État islamique (EI).

Les deux attaques suicide à la voiture piégée ont frappé simultanément le centre de la ville de Samawa, alors que les régions du sud de l'Irak sont généralement épargnées par les attentats.

« Les hôpitaux ont reçu 33 morts », a affirmé à l'AFP un responsable médical de la province de Mouthanna. Un responsable du commandement des opérations de la province a confirmé le bilan.

« La première voiture a explosé vers midi près d'une station de bus dans le centre-ville, suivie cinq minutes plus tard par l'explosion d'une deuxième voiture à quelque 400 mètres », a indiqué un responsable de la police.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'organisation djihadiste a affirmé que deux kamikazes avaient fait exploser leurs voitures visant des membres les forces de la sécurité à Samawa.

Cette ville située à 230 km au sud de Bagdad est le chef-lieu de la province de Mouthanna frontalière de l'Arabie saoudite, et se trouve au coeur d'une région peuplée majoritairement de chiites.

Samedi, l'explosion d'une voiture piégée visant des pèlerins chiites près de Bagdad avait fait au moins 23 morts.

L'attaque a été revendiquée par l'EI qui contrôle toujours de larges pans du territoire irakien à l'ouest et au nord de Bagdad, mais perd du terrain face à l'avancée des forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale sous commandement américain.

Deux morts et 22 blessés dans un attentat en Turquie

Une voiture piégée a explosé, dimanche, près de l'entrée d'un poste de police de la ville de Gaziantep, en Turquie, tuant deux policiers et faisant 22 blessés, selon l'agence de presse officielle turque Anadolu.

Quatre civils font partie des blessés, a révélé le gouverneur de la province de Gaziantep, Ali Yerlikaya. L'explosion a fracassé les fenêtres des immeubles voisins.

Le poste de police est situé tout près des bureaux du gouverneur et du maire. Gaziantep abrite aussi les bureaux des organismes internationaux d'aide humanitaire qui s'occupent des victimes du conflit en Syrie.

L'attaque n'a pas été immédiatement revendiquée. Une source au sein du ministère turc de l'Intérieur a précisé qu'une enquête avait été ouverte.

La Turquie a été le théâtre de plusieurs attentats à la bombe au cours des derniers mois liés soit à des militants kurdes, soit au groupe armé État islamique (ÉI).

Par ailleurs, la police d'Ankara, la capitale, a procédé à une descente dans la nuit de samedi à dimanche et arrêté quatre présumés membres de l'ÉI soupçonnés d'avoir planifié une attaque à l'occasion des rassemblements du 1er mai, a rapporté l'agence Anadolu.

À Istanbul, les forces de l'ordre de la ville ont pour leur part mis en place des mesures de sécurité très strictes et eu recours à des canons à eau ainsi qu'à des grenades de gaz lacrymogène afin de disperser les gens qui souhaitaient se réunir pour la Journée internationale des travailleurs dans des zones non prévues à cet effet. Un homme a perdu la vie après avoir été renversé par un véhicule transportant un canon à eau, d'après les médias locaux.

Le nombre d'attentats a récemment augmenté en Turquie, qui subit de plus en plus le contrecoup de la guerre civile syrienne et est confrontée à une intensification du conflit avec les indépendandistes kurdes. Durant la dernière année, plus de 200 personnes à travers le pays ont péri dans six attaques majeures.

- Avec AP