Le groupe Etat islamique (EI) a repris lundi Routba, 24 heures après son retrait de cette localité de l'ouest de l'Irak située dans une zone désertique de la vaste province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie et de la Jordanie, ont indiqué des responsables.

Le maire de Routba avait déjà prévenu que le groupe extrémiste s'était peut être retiré pour tester la loyauté de la population.

«Daech (acronyme arabe de l'EI) a repris le contrôle de la ville de Routba (...) qu'elle avait évacuée la veille», a déclaré un officier supérieur.

«Daech est revenu en provenance de Qaïm avec des véhicules blindés et de l'artillerie», a ajouté ce responsable militaire ayant requis l'anonymat, faisant référence au bastion djihadiste situé à la frontière avec la Syrie, dans le nord de la province d'Al-Anbar.

«Ils se sont déployés à la périphérie de la localité et aux principaux accès, visiblement pour défendre (Routba) d'éventuelles attaques des forces de sécurité», a-t-il expliqué. «Cependant, les dirigeants étrangers de Daech qui étaient auparavant basés à Routba ne sont pas revenus».

Le maire de cette localité située à 390 km à l'ouest de Bagdad sur la route menant à la Jordanie, Imad Ahmed, avait auparavant affirmé à l'AFP que le retrait des djihadistes pourrait être une tactique destinée à tester les loyautés au sein de la population et identifier les habitants qui coopèrent secrètement avec les forces de sécurité.

Imad Ahmed et le chef du comité de la sécurité au sein du Conseil provincial d'Al-Anbar, Raja Barakat, ont confirmé que les combattants étrangers de l'EI n'étaient pas retournés à Routba.

Des officiers de l'armée avaient, dès le retrait dimanche des djihadistes de Routba, averti que les forces de sécurité n'entreraient pas dans l'immédiat dans cette localité située loin des principales bases des forces gouvernementales.

La province d'Al-Anbar, dont l'EI occupait déjà des portions avant même sa grande offensive irakienne en juin 2014, est toujours en majorité contrôlée par le groupe djihadiste, même si l'étau se resserre sur lui dans certains de ses bastions.

La ville de Fallouja, à seulement 50 km à l'ouest de Bagdad, est ainsi presque complètement encerclée par les forces progouvernementales, qui bénéficient des frappes de la coalition internationale pour progresser dans la province d'Al-Anbar.

L'EI a perdu en décembre Ramadi, le chef-lieu de la province situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.