Le groupe djihadiste État islamique (EI) a annoncé mercredi l'exécution de deux otages chinois et norvégien, au moment où son fief en Syrie, Raqqa, était la cible de raids russes et français qui ont tué 33 de ses combattants en 72 heures.

Intensifiant la pression sur l'EI, l'aviation russe a reçu l'ordre de tirer à vue sur les camions-citernes transportant des produits pétroliers dans les zones contrôlées par le groupe jihadiste, qui tire de précieux bénéfices du commerce de l'or noir.

La France, pour sa part, a annoncé que le porte-avions français Charles-de-Gaulle serait «à la fin de la semaine» en Méditerranée orientale, prêt à engager ses avions en Syrie, pays ravagé par plus de quatre ans d'une guerre très complexe.

La coopération inédite contre l'EI entre Moscou et Paris, qui s'opposent sur le sort du syrien président Bachar al-Assad, est la conséquence des attentats sanglants à Paris et contre l'avion russe dans le Sinaï égyptien, revendiqués par le groupe djihadiste.

Dans une nouvelle annonce macabre, l'EI a affirmé dans son magazine Dabiq avoir exécuté deux otages chinois et norvégien dont il avait annoncé le rapt le 10 septembre en réclamant une rançon pour leur libération. Il n'avait pas précisé quand et où ils avaient été enlevés.

Dabiq publie les photos de deux hommes les yeux bandés et la tête ensanglantée, visiblement tués par balles, avec l'inscription: «Exécutés après avoir été abandonnés par les nations et les organisations infidèles».

Fuite de Raqqa

Pékin a confirmé officiellement jeudi la mort de son ressortissant, Fan Jinghui.

«La Chine condamne avec véhémence cet acte sauvage» de l'EI, «qui a cruellement assassiné» l'otage chinois, a déclaré le président chinois Xi Jinping, cité par l'agence Chine nouvelle.

«Il faut que ces criminels soient punis conformément à la loi», avait affirmé plus tôt Hong Lei, le porte-parole de la diplomatie chinoise.

La première ministre norvégien Erna Solberg a condamné «une attaque barbare. Nous n'avons à ce stade aucune raison de douter du contenu» de la photo.

Oslo avait confirmé qu'Ole-Johan Grimsgaard-Ofstad, 48 ans, avait été enlevé peu après son arrivée en Syrie fin janvier 2015.

Le groupe ultraradical contrôle de larges pans de territoires en Syrie et en Irak voisin, où il multiplie les atrocités: enlèvement, viols, meurtres, décapitations... Il avait par le passé diffusé des vidéos montrant la décapitation de plusieurs otages notamment occidentaux, soigneusement mise en scène par les bourreaux.

Intervenu dans la guerre en Syrie en 2013, l'EI a décrété l'année suivante Raqqa (nord) comme sa «capitale». Elle est depuis trois jours la cible de raids intensifs des aviations russe et française qui ont décidé de frapper le groupe djihadiste à la tête.

«C'est là qu'il faut toucher Daech (acronyme en arabe de l'EI) dans ses forces vives», a dit le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les chasseurs français ont largué «une soixantaine de bombes sur le centre névralgique (de l'EI) à Raqqa», selon lui.

Les raids français et russes contre des dépôts d'armes, des casernes et des points de contrôle à Raqqa et ses environs «ont fait 33 morts et des dizaines de blessés parmi l'EI» en 72 heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ce «nombre limité de morts s'explique par le fait que les djihadistes avaient pris leurs précautions», explique l'ONG. De nombreuses familles de combattants étrangers ont en outre fui la ville d'environ 300 000 habitants située sur l'Euphrate, à un carrefour d'axes routiers.

Coordination avec les Russes

Selon Aktham Alwany, un militant originaire de Raqqa, «les civils y vaquent uniquement à leurs occupations essentielles» car «personne ne sait quand aura lieu le prochain raid. Les bases de l'EI sont au milieu des habitations civiles».

Après le choc provoqué par les attentats de Paris vendredi, Paris et Moscou ont décidé d'une «coordination plus étroite» de leurs agences de renseignement. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses navires de guerre en mer Méditerranée d'entrer en «contact direct» avec le porte-avions Charles-de-Gaulle et de «coopérer avec les alliés» français.

Les États-Unis ont également modifié leurs positions à l'égard de la Russie, qui a été, selon le président américain Barack Obama, «un partenaire constructif» lors des pourparlers internationaux à Vienne sur la Syrie, malgré les divergences persistantes sur le sort de M. Assad.

Ankara et Washington comptent eux aussi intensifier leurs opérations pour chasser les jihadistes des régions syriennes frontalières de la Turquie.

Enfin le président français François Hollande a rappelé au patron de l'ONU Ban Ki-moon sa «volonté de voir adoptée le plus rapidement possible une résolution pour renforcer les moyens de la lutte contre le terrorisme et contre Daech», un acronyme en arabe de l'EI.

«C'est là qu'il faut toucher Daech (un acronyme en arabe de l'EI) dans ses forces vives», a dit le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les chasseurs français ont largué «une soixantaine de bombes sur le centre névralgique (de l'EI) à Racca», selon lui.

Les raids français et russes contre des dépôts d'armes, des casernes et des points de contrôle à Racca et ses environs «ont fait 33 morts et des dizaines de blessés parmi l'EI» en 72 heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ce «nombre limité de morts s'explique par le fait que les djihadistes avaient pris leurs précautions», explique l'ONG. De nombreuses familles de combattants étrangers ont en outre fui la ville d'environ 300 000 habitants située sur l'Euphrate à un carrefour d'axes routiers.

Coordination avec les Russes 

Selon Aktham Alwany, un militant originaire de Racca, «les civils y vaquent uniquement à leurs occupations essentielles» car «personne ne sait quand aura lieu le prochain raid. Les bases de l'EI sont au milieu des habitations civiles».

Après le choc provoqué par les attentats de Paris vendredi, Paris et Moscou ont décidé d'une «coordination plus étroite» de leurs agences de renseignement. Le président Vladimir Poutine a ordonné à ses navires de guerre en mer Méditerranée d'entrer en «contact direct» avec le porte-avions Charles-de-Gaulle et de «coopérer avec les alliés» français.

Les États-Unis ont également modifié leurs positions à l'égard de la Russie, qui a été selon le président Barack Obama, «un partenaire constructif» lors des pourparlers internationaux à Vienne sur la Syrie, malgré les divergences persistantes sur le sort de M. Assad.

Ankara et Washington comptent eux aussi intensifier leurs opérations pour chasser les djihadistes des régions syriennes frontalières de la Turquie.

Enfin M. Hollande a rappelé au patron de l'ONU Ban Ki-moon sa «volonté de voir adoptée le plus rapidement possible une résolution pour renforcer les moyens de la lutte contre le terrorisme et contre Daech», un acronyme en arabe de l'EI.

PHOTO AFP

Le porte-avions Charles-de-Gaulle a quitté le port de Toulon mercredi.