L'armée russe a annoncé lundi avoir bombardé la région de Palmyre, un fief en Syrie des djihadistes de l'organisation État islamique (EI), dans un bilan de ses frappes des deux derniers jours.

Les avions russes ont détruit une «position défensive» et des «batteries antiaériennes» de l'EI dans la région de Palmyre, selon un communiqué du ministère de la Défense, qui a annoncé le bombardement de 237 cibles «terroristes» en Syrie en deux jours.

Selon Khaled al-Homsi, un habitant de la ville, les Russes ont frappé la citadelle située sur une colline juste à l'ouest de la cité antique de Palmyre. «L'ampleur des dégâts n'a pas pu être vérifiée», a-t-il déclaré à l'AFP.

Le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a confirmé les bombardements russes sur la région de Palmyre. Selon lui, ces frappes ont touché la célèbre cité antique, classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

M. Abdel Rahmane n'a pas pu donner plus de détails sur Palmyre mais a indiqué que, dans cette même province centrale de Homs, des frappes vraisemblablement russes avaient fait au moins 10 morts et des blessés à Al-Qaryataïn, une ville sous contrôle de l'EI.

De son côté, le directeur des Antiquités et des musées en Syrie Maamoun Abdulkarim a dit à l'AFP ne pas disposer d'informations concernant des raids russes à Palmyre.

Le ministère russe de la Défense avait déjà affirmé que ses avions avaient frappé près de Palmyre, en insistant sur le fait qu'ils avaient soigneusement évité les sites archéologiques.

La télévision syrienne avait affirmé début octobre que l'aviation russe avait effectué des frappes contre l'EI dans et autour de Palmyre.

Profitant de la guerre civile pour s'implanter en Syrie, l'EI s'est emparé le 21 mai de Palmyre, à 205 km à l'est de Damas, après en avoir chassé les forces gouvernementales. Ce groupe djihadiste y a procédé à des exécutions sommaires et à d'importantes destructions de joyaux archéologiques.

Selon le communiqué du ministère russe de la Défense, les avions russes ont effectué 131 sorties en deux jours et frappé des cibles dans les provinces de Hama (centre), Homs (centre), Lattaquié (ouest), Alep (nord-ouest), Raqa (est) et dans la région de Damas.

Dans la banlieue de la ville d'Alep, un camp qui servait à la préparation de combattants en provenance de l'étranger a ainsi été détruit, selon le ministère.

Et à Salma, localité de la province de Lattaquié déjà bombardée à plusieurs reprises par l'aviation russe, Moscou a affirmé avoir touché un poste de commandement du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui servait notamment à perturber les communications radio des forces gouvernementales.

Depuis le début fin septembre de son intervention en Syrie, la Russie dit exclusivement s'en prendre à l'organisation État islamique et à d'autres groupes «terroristes» à la demande du régime de Damas.

Washington et ses alliés affirment que les raids russes sont plutôt destinés à sauver le régime du président Bachar al-Assad et visent les groupes rebelles plutôt que les djihadistes de l'EI.