Les forces spéciales américaines et les forces kurdes ont pris d'assaut jeudi une prison du groupe armé État islamique dans le nord de l'Irak, libérant près de 70 prisonniers au prix d'un mort côté américain.

Selon un responsable du Pentagone, il s'agit du premier Américain tué au combat depuis le début des opérations contre le groupe armé État islamique, en août 2014.

Les forces kurdes et américaines ont pris d'assaut une prison de l'EI près de Hawijah, dans le nord de l'Irak, très tôt jeudi matin.

«Il y avait un danger imminent d'exécution de masse sur les otages», a déclaré Peter Cook, porte-parole du Pentagone.

Les forces américaines ont fourni des hélicoptères pour le transport des troupes menant l'assaut, et «ont accompagné les peshmergas (forces kurdes irakiennes)» dans l'assaut du site dans le cadre de leur mission de «conseil et d'assistance» aux forces irakiennes, a-t-il indiqué.

Le soldat américain tué dans l'opération a été blessé pendant les échanges de tirs, et est décédé un peu plus tard, alors qu'il recevait des soins médicaux, selon le porte-parole américain.

«Environ 70 otages ont été libérés, dont plus de 20 membres des forces de sécurité irakiennes», a indiqué Peter Cook.

Le bureau du chef du renseignement kurde Masrour Barzani a pour sa part évoqué la libération de 69 prisonniers, dont aucun ne serait Kurde, selon les premières informations.

Selon le responsable kurde, plus de 20 combattants de l'EI ont été tués dans l'opération.

Six (selon les Kurdes) ou cinq (selon le Pentagone) djihadistes ont également été capturés.

L'opération a permis de récupérer «du renseignement important», s'est félicité le porte-parole du Pentagone.

Mode d'action inhabituel

Des résidants de la ville de Hawijah ont indiqué à l'AFP que plusieurs hélicoptères Chinook avaient participé au raid, tandis que des avions menaient des opérations de bombardement sur des barrages de l'EI.

Les responsables locaux de l'EI «ont tous disparu après le raid. Leurs bureaux sont fermés et personne ne sait où ils sont», a déclaré un habitant de Hawijah, parlant sous couvert de l'anonymat.

Un autre résidant a affirmé à l'AFP que le chef local de l'EI et un autre responsable avaient été fait prisonniers.

Les États-Unis ont déployé 3500 militaires en Irak, dans le cadre de l'opération «Détermination absolue» contre le groupe armé État islamique.

Ces troupes ont un rôle de formation, de conseil et d'assistance aux forces irakiennes.

L'opération de Hawijah marque une rupture avec le mode d'action habituel de la coalition antidjihadistes conduite par les États-Unis, qui repose essentiellement sur les frappes aériennes.

Appliquant le principe du «pas de soldats sur le terrain» (no boots on the ground) décidé par le président Obama, les soldats américains en principe ne sortent pas des bases où ils sont assignés.

Des forces spéciales américaines ont toutefois mené en mai une opération en Syrie contre un responsable de l'EI, Abou Sayyaf, qui avait été tué dans l'opération.

«Nous félicitons les soldats courageux qui ont participé à cette opération réussie, qui a permis de sauver beaucoup de vies», a déclaré jeudi le général Austin, le chef des forces américaines au Moyen-Orient, dans un communiqué.

«Et nous pleurons la mort de l'un des nôtres, mort en soutenant ses camarades irakiens engagés dans un combat difficile», a-t-il ajouté.